La transition énergétique est une part importante de la transition écologique, au même titre que la préservation de la biodiversité, les politiques industrielle, fiscale et sanitaire, etc. L'une des principales avancées conceptuelles a été de réaliser l'interdépendance entre ces thématiques (et bien plus encore). Un constat qui engage à des changements majeurs de gouvernance, de comportement et de consommation.
Transition énergétique : faut-il encore y croire ?
Protocole de Kyoto, Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, Accord de Paris sur le climat, Paquet climat-énergie (ou Plan climat)... La liste est longue des textes législatifs au niveau mondial, européen ou national au sujet notamment des objectifs suivants :
- lutte contre le changement climatique
- réduction des émissions de gaz à effet de serre
- maîtrise des consommations
- développement des énergies renouvelables
Ces avancées politiques concrétisent une prise de conscience (plus ou moins) générale sur la nécessité d'adopter de nouveaux modèles de production et de consommation. Dans les faits, leur efficacité dépend en grande partie des mesures incitatives et coercitives d'application.
Et c'est là que le bât blesse. Il existe en effet une grande disparité entre les continents, les pays et même les régions d'un même espace national. La transition énergétique est à ce titre un cas d'école.
Affronter la réalité
L'actualité déverse son lot quotidien de nouvelles alarmantes sur le dérèglement climatique ses impacts. Les prédictions sont mauvaises à court, moyen et long terme. Pourtant, un sentiment diffus d'inertie prédomine malgré quelques initiatives notables. Si rien ne change, à qui la faute ?
Les pays émergents comme les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) sont souvent accusés de ne pas vouloir sacrifier leur développement basé sur les énergies fossiles au regard des enjeux environnementaux. Mais la réalité n'est pas si simple à appréhender.
La Chine, par exemple, est le principal émetteur de gaz à effet de serre au monde. Elle est dans le même temps largement en tête de la production d'énergie d'origine photovoltaïque, éolienne et hydroélectrique. En 2017, 30% de l'électricité chinoise était ainsi produite à partir d'une source d'énergie renouvelable. Un chiffre largement supérieur au ratio observé pour la production d'électricité en 2018 aux États-Unis (18%) ou en France (20%) mais comparable à la situation en Allemagne (35%).
Au-delà des querelles de chiffres, l'enjeu véritable est d'identifier ce qui doit changer, comment et à quel prix. Comment agir individuellement et collectivement ? Quels sont les vecteurs d'amélioration à privilégier ? Comment la transition énergétique va-t-elle impacter notre quotidien ? À quoi devons-nous renoncer pour préserver l'avenir de notre planète et de nos enfants ?
Le monde doit en urgence mettre l'accent sur la baisse des émissions au niveau global. Cela nécessite une grande coalition comprenant les gouvernements, les investisseurs, les entreprises et tous ceux qui sont déterminés à lutter contre le changement climatique.
Dr Fatih Birol, Directeur Exécutif de l'Agence Internationale de l'Énergie
Premiers pas de la transition énergétique
Les choses ont déjà commencé à bouger dans certains domaines comme celui de la construction. La première réglementation thermique date en effet de 1974. Consécutive au premier choc pétrolier, elle fut un premier pas dans la maîtrise de la consommation d'énergie en France. La motivation des pouvoirs publics n'était certes pas d'ordre environnemental. L'objectif était de réduire notre dépendance vis-à-vis des énergies fossiles face aux problèmes d'approvisionnement ou d'appauvrissement des ressources.
Le dispositif des Certificats d'Économie d'Énergie représente une avancée importante en faveur de l'efficacité énergétique. Les particuliers et les professionnels (voir ci-dessous) peuvent en bénéficier depuis 2005. Ils obtiennent alors des aides financières pour réaliser des travaux optimisant leur consommation d'énergie.
De leur propre initiative ou pour répondre aux directives réglementaires, les fournisseurs d'électricité et de gaz ont entamé leur mue depuis plusieurs années. Certains d'entre eux ont fait des choix stratégiques forts pour affirmer leur volonté de privilégier les sources d'énergie d'origine renouvelable.
Le changement, c'est maintenant ?
L'approche des élections municipales de mars 2020 en France va sans doute mettre en lumière les problématiques environnementales. Dans son guide pratique Demain mon territoire, l'ADEME propose d'ailleurs aux différents candidats de "verdir" leur programme. L'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie y recense des solutions concrètes pour que leur action d'élu puisse "engager une transition écologique qui, si elle est désormais inéluctable, puisse également être désirable".
Une récente étude du cabinet Standard & Poor's Global Ratings accroît le sentiment d'urgence. Elle prévoit que le prix de l'électricité va connaître une forte hausse d'ici 2025 : +30%. Une augmentation expliquée principalement par la baisse de la production issue des énergies fossiles (charbon...) et la fermeture de centrales nucléaires (Allemagne...). Ces mesures qui vont dans le sens de la transition énergétique provoquent ainsi un effet domino : la difficulté de l'appareil de production à répondre à la demande engendre une envolée du tarif de l'électricité.
Il s'agit d'une phase transitoire dans l'adoption d'un nouveau modèle. La mise en oeuvre de la transition écologique a un coût et les énergies "vertes" ne sont pour l'instant pas toutes aussi compétitives que nécessaire. Il est cependant indispensable que de réels changements s'opèrent au sein de chaque pays. La coopération entre les différentes parties est un facteur essentiel de réussite. Les gouvernements et les individus ont tous leur part de responsabilité dans ce qui nous attend. Les entreprises aussi.
Le rôle des entreprises dans la transition énergétique
Les principaux consommateurs d'énergie en France sont le résidentiel-tertiaire, les transports et l'industrie. Les acteurs professionnels sont donc partie prenante de la réflexion à mener pour optimiser les dépenses énergétiques. Toutes les typologies de structures doivent être impliquées pour assurer l'efficacité des démarches engagées : TPE, PME / PMI, grands groupes, gestionnaires de copropriété, gros complexes industriels...
Réduire le gaspillage en énergie est un chantier prioritaire auquel peuvent s'attaquer les entreprises. Les dirigeants et les managers incitent notamment leurs équipes à adopter les bonnes pratiques. Des gestes simples permettent en effet d'éviter les déperditions. Comme par exemple de consommer seulement l'électricité qui est nécessaire.
Dispositif CEE : favoriser les travaux de rénovation énergétique
Pour développer le pouvoir d'agir des entreprises, des mécanismes comme les primes CEE apportent un double bénéfice. Les professionnels perçoivent une aide financière des fournisseurs d'énergie ou de carburant en fonction des économies d'énergie générées suite aux travaux de rénovation (en savoir plus sur les CEE). Leur investissement est réduit et les gains sont immédiats : baisse des consommations et des factures d'énergie.
Alliance des Énergies vous accompagne dans le processus d'attribution des Certificats d'Économie d'Énergie. Nos conseillers identifient les travaux éligibles aux primes C2E à partir des devis réalisés. Ils sollicitent ensuite les fournisseurs pour obtenir un financement pour votre entreprise.