La Russie vient de remettre en route le gazoduc Nord Stream 1 mais avec une capacité réduite à 40%. L’Europe et l’Allemagne respirent un peu et les marchés se maintiennent.
Cette annonce était attendue avec impatience. La Russie par l'intermédiaire du fournisseur Gazprom a repris ses livraisons de gaz naturel vers l'Allemagne via le gazoduc Nord Stream 1. Au départ estimé à 30%, le débit serait finalement de 40%. Le même qu'avant les travaux de maintenance ayant entraîné sa fermeture temporaire le 11 juillet 2022. Les marchés n'ont pas sur-réagi à la suite de cette annonce et les prix du gaz se maintiennent.
L'opérateur public allemand Gascade a annoncé que 29 GWh de gaz avaient été livrés dès la deuxième heure d'ouverture du gazoduc. En plus de détendre un peu les marchés, cette nouvelle sera sans doute décisive pour l'avenir du fournisseur germanique Uniper au bord de la faillite. Le géant énergétique avait d'ailleurs activé une ligne de crédit public de 2 milliards € afin d'assurer sa survie, faisant ainsi rentrer l'État dans son capital.
Réouverture de Nord Stream 1 : pourquoi seulement 40% de la capacité totale ?
Le débit du gazoduc de la mer Baltique est réduit de 60% depuis la mi-juin en raison de l'entretien d'une de ses turbines. Mais cette situation était récemment dénoncée par le gouvernement outre-Rhin qui y voyait surtout un moyen de pression politique sur l'Europe. Ce retour à la "normale" pourrait être cependant de courte durée puisque Vladimir Poutine a déclaré que le débit pourrait descendre à 20% la semaine prochaine. En cause, le retard de livraison de la première turbine et une seconde turbine qui doit à son tour subir des opérations de maintenance.
Les pays européens pas certains de passer l'hiver au chaud…
Ce faible débit fait craindre des pénuries dès février 2023 du côté allemand. Dans le cas d'un arrêt total des livraisons de gaz russes, le PIB de l'Allemagne pourrait perdre près de 5 points entre 2022 et 2024. Si cela devait se produire, les conséquences toucheraient toute l'économie européenne.
Le gouvernement russe maintient donc la pression sur l'Europe car le conduit qui relie la Russie à l'Allemagne achemine environ 50 milliards de m3 par an de gaz naturel vers l'UE. En attendant de trouver des alternatives au gaz russe, l'Europe se prépare à un hiver très compliqué en raison du faible niveau des stocks.
La Commission européenne a même proposé un objectif de réduction de consommation de gaz de 15% à tous les États membres. Côté russe, on pense que le lancement de Nord Stream 2 résoudrait tous les soucis d'approvisionnement actuels. Un lancement compromis par les réticences américaines et européennes et rendu encore plus compliqué actuellement par les sanctions contre la Russie.