Entre crise énergétique et urgence climatique, les États membres de l'Union européenne se sont entendus l'an dernier sur un objectif commun : diminuer de 15% la demande globale de gaz naturel entre août 2022 et janvier 2023. La démarche est reconduite jusqu'en 2024.
Mardi 28 mars, les ministres de l'énergie de l'Union européenne ont approuvé la proposition de Bruxelles visant à prolonger l'objectif de réduction de la demande de gaz. Cette mesure collective et volontaire revient à diminuer la consommation gazière de l'UE de 15% entre le 1er avril 2023 et le 31 mars 2024, par rapport aux dépenses moyennes enregistrées sur les cinq dernières années.
Une réponse à la crise énergétique…
En janvier 2021, 53,8% du gaz naturel européen était importé de Russie. Depuis le conflit en Ukraine, la demande de l'UE vis-à-vis de l'énergie russe a été largement réduite, représentant moins de 13% des importations en novembre 2022. Cela est principalement compensé par la forte augmentation des importations de GNL, en provenance des États-Unis notamment.
Tout comme l'an passé, l'objectif de réduction de la demande de gaz vise à sortir l'Union européenne de la crise énergétique et s'affranchir, de pair, de la dépendance au gaz russe. Le bilan des mesures prises en août 2022 est satisfaisant. Il incite donc les dirigeants à prolonger la démarche.
"La consommation globale de gaz naturel de l'UE a chuté de 19,3% entre août 2022 et janvier 2023. La réduction de notre demande de gaz nous a permis de remplir nos stockages, de maintenir les prix bas et de sécuriser davantage d'approvisionnement en énergie."
Ebba Busch - Ministre suédoise de l'énergie, du commerce et de l'industrie
Si chaque État membre n'est pas forcé d'appliquer les mêmes objectifs de réduction, le Conseil européen conserve la possibilité d'activer une "alerte de l'Union" sur la sécurité d'approvisionnement. Cet état d'urgence rendrait la baisse de la demande de gaz obligatoire pour chaque pays.
...et aux enjeux climatiques
La réduction de la demande de gaz permet aussi d'agir en faveur de la transition écologique et de limiter le recours aux énergies fossiles. Les mesures européennes prises en août 2022 ont permis d'économiser plus de 19% de la consommation européenne de gaz, soit 41,5 milliards de mètres cubes.
Les États peuvent choisir de façon autonome les mesures à même de réduire leurs dépenses. La France mise bien entendu sur le nucléaire, mais aussi sur les énergies renouvelables. En effet, l'éolien et le solaire ont représenté 22% de la production d'électricité en 2022, faisant pour la première fois mieux que le gaz. L'exécutif compte aussi relancer l'activité de l'hydraulique, qui a affiché une forte baisse de production l'année précédente, principalement à cause de la sécheresse.
L'objectif de sobriété énergétique se poursuit
Si l'État français a pour mission de réduire sa consommation de gaz naturel, les entreprises sont encouragées à faire de même. La Commission européenne préconise par exemple les PPA (Power Purchase Agreements) pour lutter contre la hausse des prix de l'énergie. Adaptés aux professionnels, ces contrats à long terme permettent d'investir dans les énergies renouvelables et fournissent une électricité qui n'est pas soumise à l'évolution standard des prix de l'énergie.
Au service de votre efficacité énergétique
La réduction des dépenses énergétiques est un mouvement collectif qui concerne toutes les entreprises. Par le décret tertiaire et le décret BACS, notamment, de nombreuses entités françaises sont par ailleurs déjà obligées d'agir en faveur de la transition énergétique. Alliance des Énergies accompagne les professionnels dans des actions concrètes pour réduire leur consommation d'énergie.
- Définition d'une stratégie opérationnelle
- Déploiement de projets d'efficacité énergétique : photovoltaïque, Gestion Technique du Bâtiment (GTB)…
- Pilotage des consommations
- Financement des travaux de rénovation