Comme chaque année, RTE (Réseau de Transport d'Électricité) publie un rapport sur la consommation et la production d'électricité de l'année écoulée. Le bilan électrique français 2019 nous apprend qu'elles sont toutes les deux en légère baisse. La France reste cependant le premier producteur européen.
Enseignements du bilan électrique français 2019
Les données brutes du bilan électrique français 2019 de RTE laissent une impression plutôt favorable. La consommation est en effet en baisse de 0,5% par rapport à 2018. Cette bonne nouvelle trouve toutefois son origine dans des facteurs plus ou moins positifs.
L'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments a joué incontestablement un rôle important. Les incitations des pouvoirs publics portent leurs fruits même si la route est encore longue. Le dispositif des primes CEE est d'ailleurs l'un des plus performants pour continuer sur cette voie.
Moins agréable, la baisse de la consommation est également due en 2019 au ralentissement de la croissance économique et aux mouvements sociaux. Le premier facteur étant en partie impacté par le second. Sans oublier une période hivernale qui a été généralement plutôt douce sur le territoire.
On observe quoi qu'il en soit depuis 10 ans une stabilisation globale des consommations voire une légère baisse. Les marges d'optimisation sont tellement grandes, du côté des particuliers comme des professionnels, que les années à venir devront logiquement accentuer cette tendance.
Une production en baisse et plus responsable
Le bilan électrique français 2019 montre que la production est aussi en baisse. De 548,8 TWh en 2018, elle est passée à 537,7 TWh l'an dernier (-2%). Toutes les sources de production n'ont par contre pas connu les mêmes évolutions.
- Hydraulique : -12,1% à 60 TWh (vs 68,2 TWh)
- Nucléaire : -3,5% à 379,5 TWh (vs 393,2 TWh)
- Bioénergies : +3,6% à 9,9 TWh (vs 9,6 TWh)
- Solaire : +7,8% à 11,6 TWh (vs 10,8 TWh)
- Éolien : +21,2% à 34,1 TWh (vs 28,1 TWh)
La production d'origine thermique est un cas particulièrement intéressant. Au global, elle a connu une augmentation de 9,8% (42,6 TWh vs 38,9 TWh). Dans le détail, les procédés qu'elle réunit ont connu des trajectoires extrêmement diverses.
- Fioul : +26,5% à 2,3 TWh
- Gaz : +23,8% à 38,6 TWh
- Charbon : -71,9% à 1,6 TWh
L'électricité d'origine carbone est donc largement moins importante en 2019 par rapport à 2018.
Exportations : la France toujours en tête
Grâce au faible coût de son électricité, la France reste le principal pays exportateur en Europe en 2019. Son solde entre import et export est positif de 55,7 TWh (60,2 TWh en 2018). Même si les tarifs de l'électricité ont baissé partout en Europe l'an dernier, le prix vendu par la France reste le plus compétitif à 39,45 €/MWh en moyenne. RTE relève quand même que les échanges restent très volatils avec de fortes variations tout au long de l'année.