L’actualité énergétique récente met en lumière des contradictions de plus en plus criantes. Miser sur le « tout électrique » comme voie unique de transition soulève de nombreuses questions d’ordre économique, technique et sociétal. Si cette stratégie peut sembler cohérente dans une perspective de décarbonation, elle n’est pas sans conséquences pour les professionnels comme pour les particuliers.

Depuis 2022, le contexte énergétique a fortement évolué. Les prix de l'électricité, qui avaient atteint des sommets en 2022-2023, ont amorcé une décrue progressive. Au 1er février 2025, les tarifs réglementés de vente d'électricité (TRVE) ont diminué de 15 %, passant de 281 € TTC/MWh à 239 € TTC/MWh. Cette baisse est principalement due à la réduction des prix sur les marchés de gros de l'électricité.

Malgré cela, le prix du kWh en option base reste supérieur au tarif d'avant-crise.

Par ailleurs, la fiscalité sur l'électricité a également évolué. L'accise sur l'électricité (anciennement TICFE), qui avait été réduite à 1 €/MWh pendant la crise, est revenue à son niveau d'avant-crise, soit 33,70 €/MWh pour la catégorie « ménages et assimilés », 26,23 €/MWhpour la catégorie « PME »  et 22,50 €/MWhpour la catégorie « Haute puissance », au 1er février 2025 .

Le retour à une meilleure disponibilité du parc nucléaire français à partir de fin 2023 a permis d'atténuer les tensions sur l'offre. Par ailleurs, les objectifs de production à long terme ont été réaffirmés avec le plan de relance du nucléaire, incluant la construction de nouveaux EPR et la prolongation du parc existant.

Des usages en mutation, des obligations en expansion

Le basculement vers des usages massivement électriques se généralise : pompes à chaleur, véhicules électriques, processus industriels électrifiés... L'électricité devient la pierre angulaire du mix énergétique.

Les professionnels sont particulièrement concernés. Chauffage, mobilité, équipements de production : tout converge vers des consommations accrues, encadrées par des obligations réglementaires renforcées (décret BACS, décret tertiaire, audits énergétiques, loi APER...). Pour de nombreuses entreprises, ces changements impliquent des investissements importants et des coûts d'exploitation plus élevés.

Les copropriétés et bâtiments tertiaires doivent également s'adapter : bornes de recharge, systèmes de pilotage intelligent, rénovation énergétique. Si des aides existent (CEE, Advenir, dispositifs régionaux), elles ne couvrent pas toujours la totalité des besoins.

Des risques systémiques persistants

L'électrification croissante accentue la pression sur les réseaux. Malgré les investissements d'Enedis et RTE pour adapter les infrastructures, les pics de consommation et les aléas climatiques rendent le système plus vulnérable. Des dispositifs d'effacement et de flexibilité se développent, mais leur adoption reste encore limitée à certaines typologies d'acteurs.

De plus, dans les périodes de tension, la France reste contrainte d'importer de l'électricité ou de recourir à de l'électricité grise issue de sources fossiles. Une solution d'appoint à fort impact environnemental, difficilement conciliable avec les objectifs de neutralité carbone.

Une sobriété devenue structurante

Depuis l'Acte 2 du plan de sobriété énergétique (2023), la logique de maîtrise de la demande est devenue un pilier de la politique énergétique. Plus qu'un effort ponctuel, la sobriété est appelée à devenir une norme collective. Pour les entreprises, cela implique une stratégie proactive de gestion de l'énergie :

  • Optimisation des contrats et du mix énergétique
  • Amélioration de la performance des bâtiments et des procédés
  • Mise en place de systèmes de pilotage énergétique
  • Valorisation des gisements d'économies via les CEE

Une transition à piloter finement

L'électricité jouera un rôle central dans la transition énergétique. Mais un mix énergétique résilient ne peut se résumer au tout électrique. En 2025, la véritable urgence consiste à mieux consommer, mieux produire, et diversifier intelligemment les sources d'énergie. Pour les professionnels, cela suppose de combiner vision stratégique, rigueur budgétaire et accompagnement technique.

C'est dans cette optique que des acteurs comme PEP'S par Alliance des Énergies accompagnent les entreprises pour transformer les contraintes actuelles en leviers d'action durable.