Le marché des énergies renouvelables
On le sent, quelque chose a basculé. Le marché des énergies renouvelables n’est plus une idée lointaine ou un sujet réservé aux conférences sur le climat. Il est devenu une réalité économique, mesurable, visible. Les chiffres, les politiques publiques, les investissements — tout converge. Et même si le chemin reste long, la direction est claire.
Dans les entreprises et les collectivités, la question énergétique n’est plus abstraite. On parle désormais d’économies, d’indépendance, de climat… bref, de stratégie.
Et dans le fond, c’est sans doute la première fois que ces trois dimensions avancent de concert.
Pourquoi ce basculement maintenant ?
Tout commence avec les crises — des prix, du gaz, du climat.
Pendant longtemps, l’énergie a semblé acquise. On ouvrait le robinet, on appuyait sur un interrupteur, et tout suivait. Puis les marchés se sont tendus, et la dépendance est apparue au grand jour.
Disons-le : c’est souvent la contrainte qui déclenche l’action. Mais ici, il y a plus que cela. La France cherche à diversifier son mix énergétique, non pas par idéologie, mais par nécessité. Dans les faits, les énergies renouvelables offrent une stabilité et une visibilité que les ressources fossiles ne peuvent plus garantir.
Une progression réelle… selon les périmètres
La dynamique du marché des énergies renouvelables est indéniable, mais il faut bien distinguer les indicateurs. Côté consommation finale d’énergie (toutes énergies confondues : chaleur, carburants, électricité), la part des EnR est passée de 9,3 % en 2006 à 22,3 % en 2023. Côté électricité, un périmètre plus restreint, elles ont représenté environ 34 % de l’électricité consommée en 2024. Autrement dit, le premier chiffre concerne la place des EnR dans l’ensemble des usages énergétiques, tandis que le second ne s’applique qu’à la production d’électricité. Les deux progressent, mais ils ne mesurent pas la même réalité.
Des ambitions hautes, mais des pas mesurés
La loi de transition énergétique pour la croissance verte, adoptée en 2015, a fixé le cap : atteindre 33 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale et 40 % d’électricité verte d’ici 2030. Et le projet de PPE2025 devrait encore rehausser ces objectifs.
Facile à annoncer, plus complexe à tenir. Pourtant, la progression est tangible. Les projets se multiplient, les coûts baissent, les mentalités évoluent. On avance par étapes, parfois lentement, mais dans le bon sens.
Le marché des énergies renouvelables : un patchwork de filières

Bois énergie : la force de l’habitude
Le bois énergie reste un pilier du mix français. Ressource locale, facilement disponible, il incarne une certaine idée d’autonomie. Mais tout n’est pas parfait : la combustion du bois émet encore des particules fines et d’autres polluants. Ce n’est pas une énergie “verte” au sens strict, mais elle conserve une place essentielle dans la transition — par pragmatisme plus que par idéal.
L’hydroélectricité : discrète mais indispensable
L’hydroélectricité est une alliée de longue date. Stable, propre, maîtrisée. Elle fournit une électricité fiable à faible coût environnemental, du moins en apparence. Car la construction de barrages transforme les paysages et modifie les écosystèmes. Un compromis que la France assume : celui d’une énergie renouvelable qui n’est pas sans impact.
Les biocarburants : innovation et équilibre
Les biocarburants, eux, avancent à petits pas. Produits à partir de végétaux, de graisses ou de déchets, ils sont intégrés dans les carburants classiques grâce à la Taxe Incitative relative à l’Incorporation de Biocarburants (TIRIB). Depuis peu, la deuxième génération — issue de matières non alimentaires — vient corriger les dérives de la première. Ce n’est pas encore parfait, mais la filière s’assainit.
L’éolien : symbole du changement
Difficile d’ignorer la montée en puissance de l’éolien, qu’il soit terrestre ou en mer. Critiqué pour son impact visuel, encensé pour son potentiel, il incarne la transformation énergétique française. En 2024, la France comptait déjà 1,5 GW d’éolien offshore installé, avec un objectif de 20 GW attribués d’ici 2030. Le vent tourne — au sens propre comme au figuré.
Source solaire et autres énergies d’origine renouvelable : la montée silencieuse
Le solaire avance à pas sûrs. Photovoltaïque ou thermique, il se déploie sur les toits, les parkings, les serres agricoles. Ajoutez le biogaz et la géothermie, et ces filières représentent désormais près de 18 % de la consommation finale d’énergie renouvelable. Ce n’est pas spectaculaire, mais constant — et, dans l’énergie, la constance finit toujours par payer.
Le coût, un faux débat ?
Pendant longtemps, on a reproché aux énergies renouvelables leur prix. Ce n’est plus vraiment le cas. Depuis 2020, le solaire photovoltaïque produit une électricité à 40 à 60 €/MWh, là où le nucléaire se situe entre 55 et 100 €/MWh. L’éolien suit la même tendance. Autrement dit, la question n’est plus “combien ça coûte ?”, mais “comment on s’organise ?”. Les EnR ne sont plus une utopie subventionnée : elles sont devenues une option économiquement viable.
Les offres “vertes” : entre sincérité et communication
Sur le marché de l’énergie, de nombreux fournisseurs proposent des offres « vertes ». Elles séduisent, c’est vrai. Mais encore faut-il en comprendre le mécanisme. Grâce aux Garanties d’Origine, les fournisseurs peuvent certifier qu’un volume d’électricité verte équivalent à la consommation du client est injecté dans le réseau. Ce n’est pas une correspondance directe entre une éolienne et votre prise électrique — plutôt une question de traçabilité. Le principe est vertueux, à condition d’être compris pour ce qu’il est : un engagement, pas une promesse magique. Certaines offres sont très sérieuses, d’autres plus opportunistes. D’où l’intérêt d’être bien conseillé avant de signer.
En clair : une transition en marche, à construire avec méthode
Le marché des énergies renouvelables s’installe durablement dans le paysage français. Les freins existent — techniques, économiques, culturels — mais le cap ne fait plus débat. Cette mutation est à la fois énergétique, économique et sociale. Elle oblige à repenser la manière dont on produit, dont on consomme, et même dont on perçoit la valeur de l’énergie. Franchement, c’est une chance. À condition de l’aborder avec méthode, accompagnement et lucidité.
Les consultants d’Alliance des Énergies vous aident à décrypter le marché, à comparer les offres et à bâtir une stratégie adaptée à vos besoins.
Parce qu’au-delà des chiffres et des pourcentages, la vraie transition, c’est celle qu’on comprend avant de la subir.