Depuis son lancement à l’automne 2022, le plan de sobriété énergétique s’est imposé comme un levier majeur de performance énergétique pour les entreprises. En 2025, plusieurs mesures sont toujours en vigueur, tandis que de nouvelles obligations réglementaires sont entrées en application, notamment avec la loi DDADUE. Cet article détaille les mesures clés, les outils à mobiliser (audit, SMÉ, Ecowatt...) et les opportunités à saisir pour structurer votre stratégie de sobriété.

Origine et objectifs du plan de sobriété énergétique

Face à la crise énergétique déclenchée par la guerre en Ukraine, le Gouvernement français lançait en octobre 2022 un plan de sobriété visant à réduire de 10 % la consommation d'énergie d'ici 2024. Deux ans plus tard, l'enjeu reste central pour atteindre la neutralité carbone et réduire la dépendance aux énergies fossiles. Plusieurs mesures initialement temporaires ont été maintenues ou institutionnalisées.

Quelles sont les mesures de sobriété encore en vigueur en 2025 ?

Plusieurs mesures emblématiques, initialement temporaires, ont été prolongées ou pérennisées. Elles concernent principalement le bâtiment tertiaire, les transports et l'éclairage urbain.

🔹 Température de chauffage limitée à 19 °C dans les bâtiments tertiaires et établissements recevant du public (commerces, hôtels, bureaux…) ;
🔹 Réduction automatique à 17 °C en cas d'alerte réseau (Ecowatt rouge), notamment dans les grandes surfaces et centres commerciaux ;
🔹 Fermeture obligatoire des portes des magasins chauffés ou climatisés ;
🔹 Réduction de l'éclairage publicitaire et des enseignes lumineuses durant la nuit, notamment entre 1h et 6h du matin.
🔹 Encouragement au covoiturage et aux mobilités alternatives ;
🔹 Prise en charge du vélo électrique par les employeurs (prolongation du dispositif de 2023) ;
🔹 Réduction de la vitesse à 110 km/h sur autoroute pour les agents publics dans le cadre des déplacements professionnels.

Quel est le rôle du signal Ecowatt pour les entreprises ?

Déployé par RTE, Ecowatt reste le système de référence pour suivre le niveau de tension du réseau électrique en temps réel. Toujours basé sur un code couleur (vert, orange, rouge), il permet d'anticiper les gestes de sobriété en cas de pic de consommation.
En 2025, les entreprises sont encouragées à intégrer ces signaux dans leur gestion énergétique — en adaptant horaires, usages ou production, notamment pour les secteurs industriels les plus flexibles.

Entreprises : des obligations nouvelles depuis 2025

Depuis l'adoption de la loi DDADUE en avril 2025, de nouvelles obligations renforcent la dynamique de sobriété :

Seuil de consommation Obligation Échéance
> 10 TJ/an Audit énergétique Avant octobre 2026
> 85 TJ/an SMÉ (ISO 50001 ou équivalent) Avant octobre 2027

 

Le plan de sobriété a également donné lieu à une charte de 15 actions, coconstruite avec les organisations patronales et syndicales, portant sur :
🔹 l'optimisation des usages numériques pour réduire la consommation énergétique liée aux technologies de l'information,
🔹 la planification de télétravail en période de tension,
🔹 la formation des collaborateurs aux enjeux de la transition énergétique et aux bonnes pratiques de consommation,
🔹 la mobilité durable,
🔹 et l'adoption de démarches structurées (certification ISO 50001, pilotage CEE, etc.).

Focus industrie : quelles bonnes pratiques en 2025 ?

Les industriels sont incités à aller au-delà du simple respect réglementaire, en intégrant la sobriété dans leur planification énergétique. En 2025, l'accent est mis sur :

  • L'audit régulier des consommations ;
  • La planification de la production selon les signaux réseaux (notamment grâce à Ecowatt et Ecogaz) ;
  • L'intégration des dispositifs de flexibilité énergétique dans les process industriels.

Résultats et perspectives de la sobriété énergétique

En moins de trois ans, la sobriété énergétique est passée du statut de réflexe de crise à celui de levier structurel de la transition énergétique française. Les résultats sont au rendez-vous : entre août 2022 et juin 2023, la consommation nationale d'électricité et de gaz a diminué de plus de 12 %, toutes corrections météorologiques prises en compte.

En 2025, la sobriété énergétique s'intègre pleinement aux politiques publiques comme aux stratégies des entreprises. Pour les acteurs économiques, elle n'est plus un effort ponctuel, mais bien une démarche permanente, structurée autour d'obligations, d'outils (SMÉ, audits, signal Ecowatt) et d'incitations économiques (CEE, flexibilité, aides à la mobilité).

Se faire accompagner pour structurer sa démarche de sobriété

PEP'S par Alliance des Énergies vous accompagne sur l'ensemble des leviers :

🔹Diagnostic énergétique

🔹SMÉ et pilotage des consommations

🔹Valorisation des CEE

🔹Production photovoltaïque

🔹Formations et mobilisation des collaborateurs

FAQ – Questions fréquentes sur le plan de sobriété énergétique

🔹Quelles sont les entreprises concernées par le plan de sobriété énergétique ?
Toutes les entreprises peuvent être concernées, mais les plus touchées sont celles du secteur tertiaire ou industriel, fortement consommatrices d'énergie.

🔹Les mesures de sobriété sont-elles obligatoires ?
Certaines le sont (température, fermeture des portes, audits), d'autres sont incitatives mais fortement recommandées, notamment dans les appels d'offres ou pour accéder aux aides.

🔹Le plan de sobriété énergétique s'applique-t-il uniquement en hiver ?
Non, bien que certaines mesures soient liées aux pics hivernaux, le plan s'applique toute l'année dans une logique de gestion pérenne de la consommation.

🔹Quels bénéfices peut tirer une entreprise d'un plan de sobriété structuré ?
Réduction des charges, anticipation réglementaire, valorisation RSE, image employeur, accès à des aides financières, résilience énergétique.