HPH, HCH, HPE, HCE : que sont les tarifs horosaisonniers ?
Bruno Mortgat
Les tarifs horosaisonniers constituent aujourd’hui l’un des principaux mécanismes de facturation de l’électricité pour les entreprises équipées de compteurs de plus de 36 kVA . Depuis la réforme entrée en vigueur le 1ᵉʳ novembre 2025, leur structure a été revue pour mieux refléter la production réelle du système électrique français. Le principe reste simple : le prix du kWh varie selon la saison (Hiver / Été) et la période (Heures Pleines / Heures Creuses). Comprendre les sigles HPH, HCH, HPE, HCE est devenu essentiel pour les PME, ETI et gestionnaires de sites souhaitant optimiser leurs coûts d’électricité.
Les tarifs horosaisonniers ajustent le prix du kWh en fonction des réalités du système électrique. Comme la demande varie fortement entre l’hiver et l’été — et entre les heures de pointe et les heures creuses — la tarification distingue quatre zones :
- HPH : Heures Pleines Hiver
- HCH : Heures Creuses Hiver
- HPE : Heures Pleines Été
- HCE : Heures Creuses Été
Pourquoi ce découpage ? Parce que la production coûte plus cher lorsque la demande est forte (notamment en hiver), alors qu’elle est plus abondante en été ou en milieu de journée. En pratique, les entreprises capables de décaler une partie de leur consommation vers les HCH ou HCE peuvent réduire significativement leur facture.
La réforme du 1ᵉʳ novembre 2025 : un cadre entièrement revu
La réforme TURPE 7 entrée en vigueur le 1ᵉʳ novembre 2025 a modernisé les grilles horaires afin de simplifier le système, intégrer davantage les énergies renouvelables et répartir plus efficacement la consommation sur le réseau.
Les principales évolutions :
- nomenclature stabilisée autour de HPH/HCH/HPE/HCE ;
- harmonisation nationale des principes (mais plages locales Enedis toujours zonales) ;
- mise en cohérence avec la production solaire ;
- préparation à une saisonnalité renforcée en 2026.
Les contrats ont été automatiquement réindexés, mais les fournisseurs appliquent ces variations différemment. Il est donc essentiel de vérifier que votre contrat reflète bien votre profil de consommation.
Nouvelle organisation des Heures Creuses (5 h nuit + 3 h jour)
Depuis le 1ᵉʳ novembre 2025, les 8 heures creuses quotidiennes ne sont plus concentrées uniquement la nuit. La CRE a décidé d’introduire une répartition reflétant la montée en puissance du solaire.
Répartition officielle (CRE / Enedis)
- Au moins 5 heures d’heures creuses la nuit (environ 23 h – 7 h)
- Jusqu’à 3 heures en milieu de journée, dans une plage encadrée entre 11 h et 17 h
Les horaires exacts sont fixés par Enedis selon la zone de réseau : ils ne sont jamais choisis par l’entreprise. Les 3 heures de journée peuvent être regroupées ou fragmentées selon les contraintes locales.
Pourquoi intégrer des heures creuses diurnes ?
Grâce au solaire, l’électricité est abondante en journée. L’objectif est d’encourager le déplacement d’une partie des usages vers 11 h – 17 h, au moment où le réseau est le plus fourni.
Deuxième étape : une répartition saisonnière à partir de fin 2026
À partir de la fin 2026, la CRE introduit deux saisons dans la répartition des Heures Creuses.
Avril → octobre (saison solaire)
- davantage d’heures creuses en journée (3 h max + une partie de la nuit)
- heures pleines le matin et en fin d’après-midi
- valorisation du photovoltaïque
Novembre → mars (saison hivernale)
- priorité aux heures creuses nocturnes (5 h min + potentiellement fin de matinée)
- heures pleines le matin et en soirée, quand la demande est maximale
- production essentiellement hydraulique et nucléaire
Les horaires locaux restent déterminés par Enedis, mais les proportions HC/HP et la logique saisonnière deviennent le cadre national. Cette saisonnalité renforce l’intérêt des périodes HPH/HCH/HPE/HCE.
Entreprises concernées : à qui s’appliquent les tarifs horosaisonniers ?
Les tarifs horosaisonniers concernent principalement les sites équipés d’un compteur supérieur à 36 kVA. Ils s’adressent notamment aux PME et ETI, qu’il s’agisse d’industrie légère ou lourde, ainsi qu’aux bâtiments tertiaires, entrepôts et plateformes logistiques dont les usages énergétiques sont réguliers et significatifs. Ils conviennent également aux entreprises multisites souhaitant harmoniser leurs contrats et bénéficier d’une structure tarifaire cohérente à l’échelle de leur portefeuille.
Ces tarifs se révèlent particulièrement pertinents pour les organisations dont les process fonctionnent en continu ou en semi-continu, ou pour celles disposant d’équipements pilotables, comme le froid industriel, les pompes, la ventilation ou les systèmes de batteries. Dans ces cas, la capacité à décaler ou moduler une partie des consommations permet de tirer pleinement parti des heures creuses, en hiver comme en été, et donc d’optimiser la facture énergétique.
À l’inverse, les entreprises dont l’activité est peu flexible et dont les opérations sont fortement concentrées en journée, notamment durant la période hivernale, auront plus de difficultés à profiter des avantages des tarifs horosaisonniers. De même, les structures nécessitant une grande prévisibilité budgétaire privilégient souvent des options plus simples ou moins dépendantes des fluctuations horaires. Pour ces profils, d’autres structures tarifaires peuvent s’avérer plus appropriées.
Pour décoder les mécanismes de l’énergie, mieux comparer les offres et sélectionner la plus adaptée, visitez notre rubrique Comprendre pour choisir .
Tarifs horosaisonniers vs autres options : comment se positionnent-ils ?
Les entreprises ont désormais le choix entre plusieurs structures tarifaires. Chacune repose sur une logique différente.
Tarifs horosaisonniers (HPH/HCH/HPE/HCE)
✔ adaptés aux sites flexibles
✔ potentiels d’optimisation importants
✘ nécessitent une bonne analyse de la courbe de charge
HP/HC classique
✔ simple
✘ moins précis que les tarifs horosaisonniers
Monohoraire
✔ budget stable
✘ pas d’optimisation possible
Indexé marché
✔ suit les signaux du marché
✘ volatil
Les tarifs horosaisonniers demeurent la structure la plus précise, mais pas la plus simple : elle nécessite une lecture fine de la courbe de charge pour être bien exploitée.
Comment choisir la bonne option selon votre profil ?
Choisir la bonne structure tarifaire n’est pas une décision théorique. Elle repose sur l’analyse croisée de votre activité, de votre flexibilité, et de votre profil de consommation réel. Voici les trois axes essentiels.
Analyse de votre courbe de charge
La courbe de charge révèle vos véritables habitudes de consommation, heure par heure. Elle montre précisément :
- si vous consommez beaucoup en journée (ce qui vous expose aux HPH),
- si une part de votre activité bascule naturellement en heures creuses,
- si vos saisons sont équilibrées ou très marquées,
- si votre activité estivale est plus faible ou plus élevée que l’hiver.
L’examen de ces données est indispensable : sans elles, le choix du tarif serait approximatif, voire risqué. Une entreprise très active en hiver en journée n’aura pas intérêt à opter pour des tarifs horosaisonniers, tandis qu’une usine consommant beaucoup la nuit y trouvera un avantage immédiat.
Évaluer votre capacité de flexibilité
La bonne question n’est pas seulement « quand consommez-vous ? », mais également « pourriez-vous consommer à un autre moment ? ». Voici quelques cas fréquents :
- Production décalable : certaines lignes de production peuvent fonctionner davantage en soirée ou tôt le matin.
- Froid industriel : les groupes frigorifiques peuvent être pilotés, avec stockage du froid.
- Recharges électriques : flotte de véhicules, chariots élévateurs, batteries d’appoint.
- Pompes, systèmes de ventilation, irrigation : souvent déplaçables en HCE ou HCH.
- Inertie thermique : certains bâtiments peuvent être préchauffés ou refroidis en heures creuses.
Plus votre activité est flexible, plus les tarifs horosaisonniers deviennent attractifs. Pour certaines entreprises, la simple mise en place d’un pilotage automatique peut générer 3 à 10 % d’économies.
Votre stratégie d’achat et vos priorités financières
Votre choix dépend aussi de votre façon d’aborder l’énergie :
- Si votre priorité est la prévision budgétaire, un tarif monohoraire ou HP/HC peut être plus confortable.
- Si votre objectif est l’optimisation, les tarifs horosaisonniers deviennent un outil puissant, à condition d’être bien calibrés.
- Si vous cherchez à décarboner, privilégier les périodes creuses — souvent liées aux pics de production renouvelable — est cohérent avec une stratégie RSE.
Les entreprises multisites doivent également arbitrer entre simplicité de gestion et performance économique : dans ce cas, l’accompagnement ADE permet d’harmoniser les contrats tout en conservant les avantages liés à la flexibilité.
Pour plus d’info sur les tarifs Pro, consultez notre guide dédié :
Pourquoi se faire accompagner par Alliance des Énergies et PEP’S ?
La réforme de 2025 a rendu les structures tarifaires plus cohérentes… mais aussi plus techniques. Les écarts entre fournisseurs, l’enjeu des courbes de charge et la multiplicité des options nécessitent une expertise solide. Alliance des Énergies vous accompagne de manière globale, en débutant par une analyse fine de vos données de consommation — issues des courbes 10 ou 30 minutes — pour comprendre avec précision la réalité énergétique de vos sites. Sur cette base, nos équipes réalisent une comparaison multi-fournisseurs intégrant les quatre périodes HPH, HCH, HPE et HCE. Vous visualisez ainsi, de façon claire et objective, l’impact de chaque structure tarifaire sur vos coûts réels. Nous projetons ensuite vos dépenses post-réforme au travers de plusieurs scénarios, afin de sécuriser vos décisions et d’orienter durablement votre stratégie d’achat.
Grâce à l’expertise technique de PEP’S, vous bénéficiez également d’un accompagnement opérationnel pour identifier les usages pilotables et définir les leviers permettant de déplacer une partie de vos consommations vers les plages les plus avantageuses. Cette approche est renforcée par la plateforme d’Energy Management PEP’S, qui centralise vos données, suit vos performances en continu et met en évidence les écarts ou potentiels d’optimisation en temps réel. Vous disposez ainsi d’un véritable outil décisionnel pour piloter vos usages, vos coûts et vos objectifs de performance.
Enfin, nous assurons un pilotage de portefeuille structuré, particulièrement utile pour les entreprises multisites cherchant à harmoniser leurs contrats et à gagner en visibilité sur l’ensemble de leur parc.
Clés à retenir
Depuis l’entrée en vigueur de la réforme du 1er novembre 2025, les tarifs horosaisonniers HPH, HCH, HPE, HCE s’imposent comme un dispositif essentiel pour les entreprises fortement consommatrices d’électricité. Leurs avantages sont réels, mais seulement si la structure correspond parfaitement au profil du site. Une bonne lecture de la courbe de charge, combinée à une analyse fine des usages, permet de sécuriser un contrat adapté, maîtrisé et cohérent avec vos enjeux opérationnels.
Alliance des Énergies vous accompagne pour transformer ces mécanismes en gains concrets, durables et mesurables. Optimisez votre structure tarifaire : contactez nos experts ADE.
FAQ
Tarifs horosaisonniers HPH, HCH, HPE, HCE
Ces abréviations correspondent aux quatre périodes tarifaires de l’électricité :
- HCE : Heures Creuses Été
- HPH : Heures Pleines Hiver
- HCH : Heures Creuses Hiver
- HPE : Heures Pleines Été
Chaque zone a un prix du kWh différent, en fonction de la saison et du niveau de sollicitation du réseau.
Oui. La réforme du 1er novembre 2025, aujourd’hui pleinement appliquée, a simplifié et harmonisé les plages horaires. Le principe reste le même : un prix du kWh qui varie selon la saison et les heures pleines/creuses.
Oui, si l’entreprise peut déplacer une partie de sa consommation. Les sites capables de reporter des usages vers les HCH/HCE bénéficient de tarifs plus avantageux. L’économie dépend du taux de flexibilité et du volume d’énergie pilotable.
Un rapide diagnostic basé sur la courbe de charge permet de déterminer si vos consommations sont concentrées sur des plages coûteuses (HPH) ou avantageuses (HCH/HCE). Les entreprises industrielles, logistiques et multisites sont souvent bien adaptées.
Trois structures principales :
- HP/HC classiques, plus simples mais moins granulaires.
- Monohoraires (prix fixe), sécurisant le budget.
- Indexés marché, plus volatiles mais parfois plus compétitifs.
L’horosaisonnier n’est pas toujours l’option la plus pertinente.
La réforme n’avait pas pour but d’augmenter les tarifs, mais de simplifier et harmoniser les grilles. Certaines entreprises ont constaté des variations (à la hausse ou à la baisse) selon la structure de leur consommation. D’où l’importance d’une comparaison post-réforme.
Dans la plupart des cas, oui. Les fournisseurs ont adapté leurs offres de façon différente, ce qui peut modifier votre coût final. Un audit tarifaire permet d’identifier rapidement les ajustements nécessaires.
L’optimisation repose sur :
- le déplacement d’usages (pompes, froid, charges),
- l’automatisation ou le pilotage intelligent,
- la programmation d’équipements en heures creuses,
- la sensibilisation des équipes.
L’accompagnement PEP’S permet d’identifier précisément ces leviers.
Oui, mais une harmonisation de portefeuille est souvent nécessaire, car chaque site peut avoir des cycles d’activité différents. Alliance des Énergies accompagne les DAF et directions techniques pour structurer une stratégie cohérente et performante.
Le tarif bleu s’adresse aux compteurs inférieurs à 36 kVA, tandis que les tarifs horosaisonniers concernent les sites de plus de 36 kVA. Les mécanismes et les enjeux sont donc très différents, notamment en matière de flexibilité et de stratégie d’achat.