Le marché de l’électricité en France
Ce qui fut pendant longtemps un monopole d’État est devenu un univers ouvert, concurrentiel, parfois même déroutant. Les règles ne sont plus les mêmes, les acteurs non plus. Et pour une entreprise, ignorer comment tout cela fonctionne serait une erreur stratégique. Le bon contrat d’énergie ? Ce n’est pas seulement une question de tarif. C’est, avant tout, une manière de protéger sa trésorerie et de sécuriser son activité face aux variations du marché.
Quand l’État crée Électricité de France en 1946, le pays se reconstruit. EDF incarne alors la relance nationale : produire, transporter, distribuer, tout passe par cette nouvelle entité. Le système est clair, ordonné, solide.
Mais il reste quelques exceptions. Les régies locales, comme les SICAE, continuent d’exister dans certaines régions rurales. Les petites unités de production, celles de moins de 8 MVA, échappent à la nationalisation. Rien d’anodin : ces survivances locales montrent déjà qu’un réseau unique peut cohabiter avec une diversité d’acteurs.
Et puis arrive la fin des années 1990. L’Europe pousse à la libéralisation de l’énergie. Pour la France, c’est un tournant majeur, mené sans brutalité mais sans retour possible.
Le visage actuel du marché de l’électricité
Entre 2000 et 2010, les différentes activités d’EDF sont séparées. Objectif : introduire une vraie concurrence tout en maintenant la sécurité du réseau. Désormais, plusieurs acteurs se partagent le terrain :
- EDF, producteur historique, reste le pilier du système grâce au nucléaire.
- RTE assure le transport d’électricité à haute et très haute tension.
- Enedis, l’ex-ERDF, gère la distribution moyenne et basse tension.
- Et environ 150 entreprises locales de distribution (ELD) maintiennent un service public dans 2 500 communes environ.
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) joue, elle, le rôle d’arbitre. Elle surveille les prix, veille à la transparence, régule la concurrence et soutient la transition énergétique. Un équilibre délicat, mais essentiel.
Une production majoritairement nationale
En 2024, la production d’électricité française atteint 536,1 TWh. En 2023, elle était de 505 TWh. En 2022, de 445,2 TWh. Ces écarts tiennent aux maintenances du parc nucléaire et à la disponibilité de l’hydraulique. Dans l’ensemble, la production reste stable, entre 500 et 560 TWh depuis près de vingt ans. Globalement, la France produit ce qu’elle consomme. Elle importe un peu d’électricité en hiver, quand la demande explose ou que les prix sont plus avantageux ailleurs. Et le reste du temps ? Elle exporte vers ses voisins — Allemagne, Belgique, Espagne — dont elle reste un fournisseur majeur.
Le mix électrique 2024
- Nucléaire : 67,4 %
- Hydraulique : 13,9 %
- Éolien : 8,7 %
- Solaire : 4,3 %
- Thermique fossile : 3,6 %
- Bioénergies : 1,9 %
Les énergies renouvelables représentent désormais près de 29 % du marché de l’électricité. Une progression spectaculaire depuis 2019, qui traduit la transformation du modèle énergétique français.

Comprendre le marché de l’électricité
Dans un contexte de transition énergétique où la part du nucléaire fait débat, le marché de l’électricité en France est en pleine évolution. Découvrez les mécanismes qui déterminent le prix de l’électricité pour les professionnels.
Le réseau d’acheminement, cette mécanique invisible
On ne le voit pas, mais le réseau électrique français est une machine d’une précision fascinante. Pendant des décennies, EDF en détenait les clés. Puis, avec l’ouverture du marché, la gestion a été partagée.
Aujourd’hui, RTE transporte l’électricité à haute tension, tandis qu’Enedis distribue l’énergie sur le réseau basse et moyenne tension. En parallèle, environ 150 ELD continuent d’exploiter leurs infrastructures locales, souvent en Alsace-Moselle, dans les Hautes-Alpes ou en Gironde.
Ce maillage dense garantit la solidité du système. En clair, il concilie le meilleur des deux mondes : la centralisation et l’autonomie territoriale.
Qui sont les fournisseurs alternatifs sur le marché de l’électricité en France ?
Le marché de l’électricité compte aujourd’hui plus d’une centaine d’acteurs. Certains sont des géants internationaux – Vattenfall, Endesa –, d’autres des fournisseurs indépendants misant sur la proximité et le vert, comme Lucia Énergie, Ilek ou ekWateur.
Ce pluralisme stimule la concurrence, mais rend les comparaisons plus ardues. Chaque fournisseur a son ADN : stabilité des prix, flexibilité, énergie verte, accompagnement client… Autrement dit, il n’existe pas de “meilleur contrat”, mais un contrat adapté à chaque profil.
Les grandes familles de contrats pour les entreprises
Les professionnels ont accès à une grande variété d’offres pour répondre à leurs besoins. Les fournisseurs présents sur le marché de l’électricité en France proposent en effet plusieurs types de contrats.
Les contrats à prix fixe
Le prix du kWh reste le même du début à la fin du contrat. Une option rassurante pour celles et ceux qui préfèrent la prévisibilité à la volatilité.
Les contrats à prix indexé
Le tarif évolue selon un indice, souvent celui du marché de gros. Une solution plus souple, parfois avantageuse, mais qui demande un vrai suivi du marché.
L’ARENH : un dispositif en voie d’extinction
L’Accès Régulé à l’Énergie Nucléaire Historique (ARENH) permet aux fournisseurs alternatifs d’acheter de l’électricité nucléaire à EDF à tarif régulé. Ce mécanisme, limité à 100 TWh par an, prendra fin en décembre 2025.
Découvrez notre guide complet sur l’ARENH.
Les Tarifs Réglementés de Vente (TRV)
Fixés par l’État, ils ne sont proposés que par EDF et certaines ELD. Supprimés progressivement depuis 2016 pour les professionnels, ils ne concernent plus que quelques petites structures.
Les offres indexées sur les TRV
Elles suivent les évolutions des TRV, tout en restant légèrement inférieures. Ces formules disparaîtront naturellement avec la fin des tarifs réglementés.
Les offres vertes
Ces contrats garantissent qu’un volume équivalent d’électricité renouvelable est injecté dans le réseau. Une démarche alignée avec les objectifs RSE de nombreuses entreprises.
Découvrez aussi les PPA – Power Purchase Agreements, des contrats à long terme pour sécuriser un approvisionnement en énergie renouvelable.
Choisir le bon contrat : une décision stratégique
Comparer les offres d’électricité ne se fait pas à la légère. Les écarts de prix dépendent d’une multitude de paramètres : puissance souscrite, profil de consommation, durée du contrat, zone géographique, stratégie environnementale…C’est là qu’intervient Alliance des Énergies. Indépendants des fournisseurs, nos experts analysent votre profil, décryptent le marché et négocient le contrat le plus pertinent pour votre entreprise.
En pratique, cela vous fait gagner du temps, de la visibilité et souvent, de réelles économies.
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