Quel est l’impact du TURPE sur votre facture d’électricité ?
Le TURPE représente une part structurante de la facture d’électricité des professionnels. Fixé par la CRE, ce tarif finance les réseaux (transport RTE, distribution Enedis/ELD) et pèse directement sur vos coûts. Comprendre son mécanisme, savoir où le retrouver et comment en atténuer l’effet est essentiel pour piloter votre budget énergie.
Pour les détails de calcul, voir aussi : Comment est calculé le TURPE ? et Qu’est-ce que le TURPE ?.
Une composante de la facture d’électricité
Sur une facture d’électricité professionnelle, le TURPE (Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité) est l’un des trois grands postes de coût, avec :
- L’énergie (kWh consommés)
- Les taxes (accises, CTA, TVA)
- L’acheminement, dont le TURPE est le principal composant
En moyenne, le TURPE représente 25 à 30% de la facture HT. Il varie selon le niveau de tension, la puissance appelée et la saisonnalité de consommation. Pour distinguer acheminement (TURPE) et fiscalité (accise), voir : Accise sur l’électricité : quel impact sur la facture ?.
Comment repérer le TURPE sur une facture ?
Le TURPE peut apparaître sous différentes formes selon votre fournisseur :
- En tant que poste « acheminement » global
- Ou détaillé ligne par ligne (part fixe, part variable, comptage, injection…)
Sur les factures d’offres en tarif réglementé ou en offre de marché “accès régulé”, il est généralement indiqué comme une ligne spécifique. En offre de marché intégrée, son coût est inclus dans le prix final proposé par le fournisseur, mais il reste refacturé en l’état.
Pour bien le repérer, cherchez les mentions “tarif d’acheminement”, “acheminement HTA-BT”, “composante TURPE”, “RTE/Enedis”, etc.
Exemples concrets d’impact selon le profil
Petite entreprise en basse tension (<36 kVA)
- Puissance souscrite : 18 kVA
- Consommation : 30 000 kWh/an
- Part du TURPE : ~900 € HT/an
Le TURPE représente ici environ 30 % de la facture HT, avec un poids important de la part fixe.
Site industriel en HTA avec consommation de pointe
- Puissance souscrite : 240 kVA
- Consommation : 1 GWh/an
- Part du TURPE : entre 18 000 et 25 000 € HT/an
Dans ce cas, la structure horaire et l’appel de puissance ont un impact majeur sur la facture, pouvant créer des écarts importants entre deux sites similaires selon leur profil.
Une évolution régulière… et à la hausse
Le TURPE est révisé chaque année, selon une formule fixée par la CRE qui prend en compte :
- L’inflation
- Les besoins d’investissement des gestionnaires de réseau (RTE, Enedis, ELD)
- Les indicateurs de performance
En 2025, le passage au TURPE 7 a entraîné :
- +7,7 % en moyenne pour la distribution (HTA/BT)
- +9,6 % pour le transport (HTB)
Ces hausses sont appliquées depuis le 1er février 2025, et consolidées depuis le 1er août 2025.
Pourquoi l’impact du TURPE doit être anticipé
Pour les professionnels, le TURPE n’est pas qu’un poste technique : c’est un facteur de risque budgétaire réel. Mal anticipé, il peut avoir plusieurs conséquences financières importantes :
1. Alourdir les factures de plusieurs milliers d’euros
Une hausse du TURPE, même modérée, peut se traduire par plusieurs milliers d’euros supplémentaires par an, notamment pour les sites énergivores ou raccordés en HTA/HTB. Sans ajustement préalable, l’impact est direct et immédiat sur le budget de fonctionnement.
2. Réduire les gains négociés sur l’énergie
Même si vous avez négocié un bon prix de fourniture, une augmentation du TURPE peut annuler tout ou partie de vos économies. Pour les offres à prix fixes incluant l’acheminement, cela peut fausser vos comparaisons tarifaires si vous n’en tenez pas compte.
3. Déstabiliser les budgets pluriannuels
Le TURPE suit une trajectoire de long terme (TURPE 7, 2025–2028), avec des hausses programmées sur plusieurs années. Si ces évolutions ne sont pas intégrées dans vos projections budgétaires, cela peut fausser les prévisions financières et impacter vos arbitrages stratégiques (investissements, plan de sobriété, etc.).
D’où l’importance de réaliser un audit énergétique et tarifaire régulier, pour adapter votre contrat, revoir vos usages et ajuster votre stratégie d’achat.
Leviers concrets pour atténuer l’impact du TURPE
- Dimensionner la puissance souscrite : éviter la sur-puissance (coût fixe) et les dépassements (pénalités).
- Déplacer certains usages vers des plages moins coûteuses (froid, pompes, process, IRVE) pour lisser les pointes et réduire la part variable.
- Mutualiser des sites (Périmètre de Facturation Commun) pour lisser les appels et optimiser le comptage.
- Agir sur les autres postes fiscaux comme l’accise électricité, qui pèse en €/MWh.
- Structurer l’achat (clauses, profils, options) et sécuriser.
Besoin d’un audit TURPE ?
Nos experts analysent vos courbes de charge, calibrent la puissance, identifient les plages optimales et sécurisent vos clauses contractuelles.
Passez à l’action : Négociez votre contrat
FAQ
Impact du TURPE
Questions fréquentes
Non. Il est fixé par la CRE et collecté par le fournisseur pour le compte des gestionnaires de réseau. On peut toutefois réduire son impact en optimisant puissance et horaires.
À cause des révisions annuelles (inflation, investissements, performance) et des cycles tarifaires (ex. TURPE 7)
Le TURPE rémunère l’acheminement (réseaux). L’accise est une taxe en €/MWh consommé.
- TURPE : tarif d’acheminement (transport + distribution).
- BT / HTA / HTB : niveaux de tension de raccordement.
- CRE : Commission de Régulation de l’Énergie (fixe le TURPE).
- ELD : Entreprise Locale de Distribution (réseau local).