Écrêtement ARENH : comment ça fonctionne et pourquoi c’est important à comprendre
Lorsque la demande d’électricité dépasse le volume d’ARENH disponible, un mécanisme d’« écrêtement » entre en jeu. Automatique, il réduit la part attribuée à chaque fournisseur. Et dans les faits, ce simple ajustement technique peut peser lourd sur la facture d’électricité des entreprises.
L’ARENH — pour Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique — autorise les fournisseurs à acheter une partie de la production nucléaire d’EDF à un tarif fixé par l’État : 42 €/MWh.
Ce dispositif est un pilier du marché français. Mais son volume est limité : pas plus de 100 TWh par an. Dès que les demandes dépassent cette limite, tout le monde est servi… un peu moins que prévu.
👉 Pour mieux comprendre le cadre global, rendez-vous dans la rubrique Comprendre et choisir.
Concrètement, qu’est-ce que l’écrêtement ARENH ?
C’est un partage proportionnel des volumes ARENH quand la demande dépasse le plafond autorisé. Pas une sanction, pas une décision politique : juste un calcul.
Chaque fournisseur reçoit un pourcentage réduit de ce qu’il a demandé, selon un taux fixé chaque année par la CRE. En clair, si le gâteau est trop petit, chacun en obtient une part plus fine.
Pourquoi ce plafond de 100 TWh ?
Ce seuil vise à protéger l’équilibre économique d’EDF tout en laissant de la place à la concurrence. Quand les prix de gros flambent, les fournisseurs se ruent sur l’ARENH pour acheter moins cher. C’est là que le plafond joue son rôle : il évite qu’EDF ne soit contrainte de vendre une trop grande part de sa production à tarif régulé. Résultat : dès que la demande explose, le couperet de l’écrêtement tombe.
👉 Pour savoir comment profiter des volumes ARENH, lisez aussi Comment bénéficier des prix ARENH
Et si le fournisseur ne reçoit pas tout ce qu’il souhaite ?
Il doit alors acheter le complément sur les marchés de gros, où les prix varient d’un jour à l’autre. Quand le marché s’emballe, la différence peut devenir salée. Et sauf clause spéciale, le surcoût finit souvent répercuté sur le client professionnel. Autrement dit, l’écrêtement ne se voit pas sur votre facture… mais il s’y fait sentir.
Comment se calcule l’écrêtement ?
Chaque année, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) additionne toutes les demandes. Si le total dépasse 100 TWh, elle détermine un taux d’écrêtement.
Prenons un exemple simple : avec un taux de 25 %, un fournisseur ne reçoit que 75 % du volume qu’il a demandé. Le reste doit être acheté au prix du marché, souvent deux à trois fois supérieur au tarif ARENH.
Le taux d’écrêtement pour 2025
Pour 2025, la CRE a recensé 134,93 TWh de demandes. Avec un plafond resté à 100 TWh, le taux d’écrêtement atteint 25,88 %. Autrement dit, chaque fournisseur obtient 74,12 % des volumes souhaités, le solde étant acheté sur les marchés libres. En 2024, le taux s’élevait à 23,32 % : un signe clair que la tension augmente.
Quelles conséquences sur les prix de l’électricité ?
Moins d’ARENH pour les fournisseurs, c’est plus d’achats sur les marchés – et donc des coûts en hausse. En moyenne, le surcoût attendu pour 2025 se situe entre 9 et 12 €/MWh pour les clients finaux. Cela se traduit souvent par :
- une hausse visible dans les nouvelles offres ;
- une volatilité accrue sur les contrats indexés ARENH ;
- et parfois un écart important entre le budget prévu et la dépense réelle.
Vous anticipez la fin du dispositif ARENH ? Voir Quelles alternatives à l’ARENH après 2025 ?
L’écrêtement, un vrai sujet stratégique pour les entreprises
Pour les entreprises, anticiper l’écrêtement, c’est maîtriser leur stratégie d’achat d’énergie. Quelques réflexes simples peuvent faire la différence :
- vérifier si vos offres sont indexées sur l’ARENH ;
- identifier si votre fournisseur prévoit une clause de couverture ;
- envisager un contrat à prix fixe ou limitant la part ARENH.
Mieux comprendre ces mécanismes, c’est déjà un pas vers des contrats plus stables et plus prévisibles.
L’accompagnement Alliance des Énergies
L’écrêtement ARENH n’est pas une fatalité. Avec la bonne stratégie, ses effets peuvent être anticipés – voire neutralisés.
Les experts d’Alliance des Énergies vous accompagnent pour :
- analyser vos clauses ARENH actuelles ;
- définir une stratégie d’achat d’électricité sur mesure ;
- sécuriser vos prix sur le long terme malgré la volatilité du marché.
Nos équipes vous aident à comprendre, comparer et négocier des contrats adaptés à votre profil de consommation.
Parce qu’une bonne lecture de l’écrêtement, c’est surtout la garantie de garder la main sur votre budget énergétique.
💡 Contactez un expert Alliance des Énergies dès aujourd’hui pour faire le point sur votre stratégie et renforcer la résilience énergétique de votre entreprise.
Questions fréquentes sur l’écrêtement ARENH
Non, le taux d’écrêtement varie selon les volumes demandés par les fournisseurs. Il est recalculé chaque année par la CRE. En 2025, il atteint 25,88 %, contre 23,32 % en 2024.
Indirectement, ce sont les clients professionnels qui en subissent les effets, via des hausses de prix ou des clauses spécifiques dans leurs contrats d’électricité indexés ARENH.
Il est possible de le limiter, en optant pour un contrat à prix fixe, une part ARENH plafonnée, ou une clause de couverture. Un audit contractuel est recommandé.