Hôtels, restaurants : 9 pistes concrètes pour alléger vos factures sans perdre en confort
Chauffer, climatiser, éclairer, cuisiner, produire de l’eau chaude… Dans un hôtel ou un restaurant, l’énergie n’est pas qu’une ligne de budget : c’est le cœur du fonctionnement quotidien. Son poids dans les charges d’exploitation est considérable. Pourtant, il existe de nombreuses façons de reprendre la main, sans nuire au confort de vos clients. Voici neuf leviers concrets pour mieux maîtriser votre énergie hôtel restaurant et rendre votre établissement plus compétitif.
1. Commencez par revoir vos contrats d’énergie
C’est souvent le premier réflexe à avoir. Beaucoup d’établissements conservent des contrats signés il y a plusieurs années, parfois à des conditions qui ne reflètent plus la réalité du marché ni leurs besoins actuels. Résultat : vous payez trop, ou mal.
Un contrat mal calibré peut entraîner :
- des tarifs au-dessus du marché,
- des volumes mal estimés,
- ou des charges fixes trop élevées pour votre profil réel.
Exemples concrets :
Un hôtel de montagne actif l’hiver a tout intérêt à choisir un contrat flexible pour absorber ses pics de consommation entre décembre et mars. À l’inverse, un restaurant ouvert toute l’année gagnera à sécuriser un tarif fixe bien négocié.
2. Ajustez votre puissance souscrite (TURPE)
Peu d’établissements savent que le TURPE, cette part fixe du tarif d’électricité, pèse lourdement dans la facture. Et plus la puissance souscrite est élevée, plus cette part augmente.
Une vérification simple de votre puissance réelle peut parfois suffire à économiser plusieurs milliers d’euros par an.
En pratique : un restaurant de centre-ville n’a pas les mêmes besoins qu’un grand complexe hôtelier avec spa. Adapter la puissance au bon niveau, c’est payer le juste prix, ni plus ni moins.
3. Automatisez la gestion de votre énergie
La gestion technique du bâtiment (GTB) ou centralisée (GTC) permet de programmer chauffage, ventilation, climatisation et éclairage selon l’occupation réelle des espaces. Cela évite les gaspillages, améliore le confort et apporte une vision claire des usages. C’est par ailleurs une obligation pour de nombreux bâtiments soumis au décret BACS et/ou au décret tertiaire.
Concrètement : dans un hôtel, chauffer les salles de séminaire uniquement aux heures réservées, ou ajuster la climatisation des chambres en fonction du taux d’occupation.
4. Modernisez vos équipements
Les vieilles installations énergivores sont souvent les grandes oubliées de la transition énergétique. Une friteuse, une chambre froide ou un système de ventilation d’un autre âge peuvent consommer jusqu’à 30 % d’énergie en plus.
Remplacer progressivement ce matériel par des équipements performants – pompes à chaleur, éclairages LED, froid optimisé, cuisson à haut rendement – est un investissement rapidement amorti.
En prime, vos équipes y gagnent en confort d’utilisation et en fiabilité.
5. Produisez une partie de votre énergie
L’autoconsommation solaire n’est plus réservée aux grandes industries. Dans l’hôtellerie-restauration, elle devient une solution réaliste.
Des toitures, un abri de parking ou même des bâtiments annexes peuvent accueillir des panneaux photovoltaïques capables de couvrir une partie de vos besoins quotidiens.
Un cas concret : un hôtel de bord de mer alimente la filtration de sa piscine grâce à sa propre production solaire.
Une manière concrète de réduire sa dépendance au marché de l’énergie tout en valorisant son image écoresponsable.
6. Récupérez la chaleur que vous perdez
Chaque cuisine, buanderie ou groupe froid dégage une chaleur souvent inutilisée. Pourtant, il est tout à fait possible de la récupérer pour chauffer de l’eau ou certains espaces.
Dans les faits : la chaleur d’un groupe froid de restaurant peut préchauffer l’eau des cuisines. C’est une solution simple, discrète, mais particulièrement rentable sur le long terme.
7. Impliquez vos équipes et informez vos clients
L’efficacité énergétique repose aussi sur les comportements. Sans formation ni sensibilisation, les meilleures technologies atteignent vite leurs limites. Encouragez vos collaborateurs à éteindre les lumières, à régler correctement la climatisation, à vérifier les appareils en veille. Un plan de sensibilisation interne bien conduit permet souvent de réduire de 5 à 10 % la consommation globale. Et côté client, une simple affiche invitant à réutiliser les serviettes peut avoir un vrai impact sur la consommation d’eau chaude et d’énergie.
8. Anticipez vos obligations réglementaires
Le secteur hôtelier est encadré par plusieurs réglementations : décret tertiaire, décret BACS, audits énergétiques… Les ignorer, c’est s’exposer à des sanctions et passer à côté d’une opportunité d’améliorer votre performance environnementale.
Exemple : un hôtel de plus de 1 000 m² doit déclarer chaque année ses consommations sur OPERAT.
En anticipant ces démarches, vous facilitez la mise en œuvre d’actions correctives et renforcez votre crédibilité écologique.
9. Isolez vos bâtiments grâce aux CEE
On l’oublie souvent, mais l’isolation reste le levier le plus efficace et le plus rentable pour réduire les consommations.
Grâce aux Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), une partie des travaux peut être financée, rendant l’investissement bien plus accessible.
De fait :
- En montagne, renforcer l’isolation et le calorifugeage des réseaux limite les pertes hivernales.
- En bord de mer, une enveloppe bien isolée protège de la chaleur et réduit le recours à la climatisation.
Moins de déperditions, plus de confort et une facture qui s’allège durablement.
Une vision globale pour un établissement plus compétitif
Améliorer la performance énergétique d’un hôtel ou d’un restaurant ne se résume pas à additionner quelques gestes isolés.
C’est une démarche globale : revoir les contrats, ajuster les puissances, moderniser les équipements, produire localement, isoler, sensibiliser… Ce sont l’équilibre et la cohérence entre ces leviers qui garantissent les meilleures économies.
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