Comprendre votre facture d’énergie pro en 5 étapes clés
Pour les entreprises, les factures d’électricité et de gaz ont profondément évolué avec la réforme des taxes et l’introduction des accises. Lire correctement chaque ligne est devenu essentiel pour sécuriser un budget, optimiser un contrat et anticiper les évolutions réglementaires. Ce guide pratique détaille les mécanismes clés — acheminement, TURPE, ARENH, fourniture, accises — afin d’acquérir une méthode concrète pour analyser vos factures et identifier vos leviers d’optimisation.
1. Connaître les composantes essentielles d’une facture d’énergie
Une facture professionnelle repose sur trois éléments structurants : l’acheminement, la fourniture, et les taxes et contributions, désormais organisées autour des accises.
L’acheminement : financer les réseaux
Électricité
L’acheminement repose sur le TURPE , un tarif régulé identique pour tous les fournisseurs. Il couvre l’exploitation, la maintenance et le développement des réseaux publics. Il dépend notamment de :
- la puissance souscrite,
- la tension d’alimentation,
- votre profil de consommation.
Gaz naturel
Le coût d’acheminement se répartit entre :
- ATRT (transport),
- ATRD (distribution).
Ces grilles tarifaires, fixées par la CRE, s’appliquent uniformément à l’ensemble des fournisseurs.
La fourniture : la partie contractuelle et concurrentielle
La fourniture regroupe les éléments négociés dans votre contrat :
- prix du kWh,
- services de gestion et accès marché,
- couverture du risque,
- coûts de capacité ou de flexibilité.
Le rôle de l’ARENH (électricité)
Certains fournisseurs peuvent acheter une part d’électricité nucléaire à prix régulé. Selon leurs allocations et les conditions du marché, l’ARENH peut augmenter ou réduire votre facture, en particulier sur les contrats indexés.
Taxes et contributions : place aux accises
Depuis 2024, les anciennes TCFE (électricité) et TICGN (gaz) ont été remplacées par :
- l’accise sur l’électricité,
- l’accise sur le gaz naturel.
S’y ajoutent :
- la CTA (Contribution Tarifaire d’Acheminement),
- la TVA à des taux variables selon les postes.
Accise sur l’électricité
Applicable à tous les consommateurs, elle finance les politiques publiques de l’énergie. Son montant varie selon l’usage, la puissance ou la catégorie professionnelle.
Accise sur le gaz naturel
Remplaçante de la TICGN, elle s’applique aux volumes destinés à la combustion ou au chauffage. Ces taxes représentent une part croissante du coût final, ce qui justifie une veille régulière sur leurs évolutions.
Pour plus d’infos sur les différentes composantes de votre facture, consultez notre rubrique Vos factures.
2. Identifier vos enjeux
Lire sa facture n’est plus un exercice administratif : c’est un levier stratégique de pilotage budgétaire.
Maîtriser son budget et éviter les écarts inattendus
L’analyse séparée des trois blocs (acheminement, fourniture, accises) permet de :
- identifier précisément l’origine d’une hausse,
- vérifier la cohérence entre vos consommations et votre activité,
- repérer d’éventuelles erreurs d’index ou de facturation.
💡 Exemple : un index estimé pendant plusieurs mois peut provoquer un rattrapage de plusieurs milliers d’euros pour un site industriel.
Vérifier l’adéquation entre votre contrat et vos usages
Des écarts fréquents existent entre les paramètres du contrat et la réalité opérationnelle :
- puissance mal dimensionnée (surcoût annuel parfois > 10 %),
- option tarifaire inadaptée,
- formule de prix non alignée avec votre stratégie de risque.
Comparer efficacement les offres du marché
La facture fournit désormais une base plus homogène pour comparer les offres :
- postes régulés vs postes marchand,
- coûts dépendant du fournisseur,
- éléments indépendants (accises, TURPE…).
Cela facilite la sélection d’un contrat réellement pertinent.
3. Distinguer les différences entre professionnels et résidentiels
La facturation des entreprises diffère largement de celle des particuliers.
Des options tarifaires plus variées
Les professionnels disposent de :
- puissances plus modulables,
- grilles TURPE spécifiques,
- régimes de consommation adaptés aux process.
Fiscalité propre aux usages professionnels
Certaines activités peuvent bénéficier d’exonérations ou de taux réduits d’accise, sous conditions strictes et déclaratives.
Des offres indexées sur les marchés de gros
Les entreprises sont souvent exposées à :
- la volatilité des prix de gros,
- la disponibilité de l’ARENH,
- des fenêtres commerciales courtes.
Un suivi expert permet d’arbitrer et de sécuriser les choix contractuels.
4. Surveiller les points de vigilance pour éviter les erreurs ou surcoûts
Vérifier systématiquement les index
- Les relevés erronés ou estimations prolongées peuvent engendrer :des rattrapages significatifs,
- des prévisions budgétaires faussées.
Examiner les termes du contrat
Points clés à contrôler :
- prix du kWh,
- formule d’indexation (EPEX, PEG, front-year…),
- puissance souscrite,
- éventuelles pénalités de dépassement.
Suivre les accises et leur évolution
Les accises évoluent annuellement dans la loi de finances. Une veille permet :
- d’anticiper l’impact budgétaire,
- de vérifier l’application correcte sur les factures.
5. Se faire accompagner
Alliance des Énergies accompagne les entreprises dans la lecture, la sécurisation et l’optimisation de leurs factures.
Lecture experte poste par poste
Nos équipes vérifient :
- l’exactitude des index,
- la cohérence des puissances et options tarifaires,
- la conformité de la fourniture,
- la bonne application des accises, CTA et TVA,
- la prise en compte des allocations ARENH.
Optimisation stratégique
Nous identifions des actions concrètes pour :
- réduire vos coûts,
- optimiser votre profil tarifaire,
- ajuster votre puissance, sélectionner l’offre alignée sur votre stratégie de risque,
- intégrer la transition énergétique dans votre démarche.
Pilotage continu
Les équipes PEP’S assurent un suivi régulier des :
- consommations,
- alertes,
- projections budgétaires,
- indicateurs de performance énergétique.
Synthèse pratique : comment lire efficacement sa facture ?
- 1. Identifier les trois blocs : acheminement, fourniture, accises.
- 2. Vérifier les index et leur cohérence.
- 3. Contrôler prix du kWh et modalités d’indexation.
- 4. Examiner la puissance et l’option tarifaire.
- 5. Suivre l’évolution annuelle des accises.
- 6. Comparer vos factures d’une période à l’autre.
- 7. Solliciter un expert en cas d’écart inexpliqué.
Conclusion
Comprendre la structure d’une facture d’énergie est devenu indispensable pour maîtriser vos charges et sécuriser vos contrats, surtout depuis l’introduction des accises. En analysant chaque poste — TURPE, acheminement, fourniture, ARENH, taxes — vous gagnez en précision et en capacité d’optimisation.
Alliance des Énergies et PEP’S vous accompagnent pour fiabiliser vos factures, optimiser vos choix et piloter une stratégie énergétique durable.
FAQ – Comprendre et analyser sa facture d’électricité ou de gaz (PME/TPE)
Sur une facture professionnelle, les éléments clés apparaissent généralement dans trois blocs distincts :
- Acheminement : lignes liées au TURPE (électricité), ATRD/ATRT (gaz), souvent dans la partie “Réseaux / Transport / Distribution”.
- Fourniture : prix du kWh, abonnement fournisseur, mécanismes d’indexation.
- Taxes : CTA, TVA, accise sur l’électricité, accise sur le gaz naturel.
Cherchez les termes “acheminement”, “fourniture”, “accise”, “CTA”, “réseau”, “transport” ou “distribution”. Chaque fournisseur peut les présenter différemment, mais les intitulés restent proches.
- Comparez les index de votre facture avec les relevés fournis par Enedis/GRDF ou votre compteur.
- Vérifiez si la facture mentionne “estimé” : cela justifie un contrôle renforcé.
- Contrôlez les périodes facturées pour détecter les doublons ou omissions.
💡 Astuce : un saut anormal d’un mois à l’autre peut signaler une estimation incorrecte ou un rattrapage mal expliqué.
De manière indicative :
- L’acheminement (TURPE/ATRD/ATRT) pèse souvent 25 à 45 % d’une facture.
- Les accises représentent 5 à 15 % selon l’activité.
- La fourniture peut varier fortement : entre 35 et 60 % selon le contrat, l’année et le niveau d’exposition marché.
⚠️ Ces chiffres varient selon la puissance, le secteur et le niveau de consommation.
Posez-vous 4 questions simples :
1. Ma puissance souscrite reflète-t-elle mes besoins réels ?
→ Une puissance surdimensionnée coûte cher, une puissance insuffisante entraîne des pénalités.
2. Mon option tarifaire correspond-elle à mon activité (heures creuses, pointe, process industriel) ?
3. Ma formule de prix (fixe, indexée, mixte) est-elle cohérente avec mon profil de risque ?
4. Mon fournisseur applique-t-il correctement la formule d’indexation prévue au contrat ?
Vérifiez :
- Le prix contractualisé dans les Conditions Particulières de Vente.
- Le mécanisme d’indexation prévu (PEG, EPEX, front-year…).
- Les marges ou coefficients additionnels figurant dans le contrat.
💡 Un écart mensuel injustifié de 5 à 15 % peut révéler une mauvaise application de la formule.
Comparables :
- prix du kWh (fourniture),
- abonnement fournisseur,
- formule d’indexation,
- clauses de flexibilité,
- durée d’engagement.
Non comparables :
- TURPE, ATRD, ATRT (identiques pour tous),
- accises, CTA, TVA (taux réglementaires),
- frais d’acheminement.
👉 Si deux offres semblent “incomparables”, c’est souvent parce que les éléments régulés faussent la lecture.
Négociable :
- prix du kWh,
- type d’offre (fixe / indexée),
- modalités d’indexation,
- services associés, clauses de flexibilité,
- parfois la structure d’abonnement fournisseur.
Non négociable :
- TURPE / ATRT / ATRD,
- accises, CTA, TVA,
- règles de comptage et de relève (Enedis/GRDF).
- Index erronés ou estimations prolongées.
- Puissance souscrite inadaptée (surcoût fréquent de 5 à 12 %).
- Mauvaise option tarifaire.
- Mauvaise application de l’ARENH sur les contrats indexés.
- Absence de cohérence entre le contrat et la facturation.
- Accises appliquées au mauvais taux (cas des exonérations spécifiques).
- Tous les mois : index, prix du kWh, cohérence des volumes.
- À chaque renouvellement : vérifier la puissance, l’option tarifaire et la formule d’indexation.
- Annuellement : anticiper l’évolution des accises et ajuster le budget.
- Une hausse importante du prix du kWh sans explication.
- Une consommation incohérente avec l’activité.
- Une facture faite uniquement sur estimation.
- Un changement de taux d’accise sans justification.
- Un contrat complexe ou indexé sur plusieurs indices.
- Des écarts entre les prévisions budgétaires et les factures réelles.