TURPE : qui est concerné par ce tarif et comment ?
Le TURPE (Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité) s’applique à toute entité raccordée au réseau public, quel que soit le fournisseur et le type d’offre (TRV ou marché). Il finance le réseau de transport (RTE) et de distribution (Enedis/ELD) et représente une part significative des charges des professionnels.
Pour les bases et les notions clés, voir : Qu’est-ce que le TURPE ?.
Un tarif universel, quel que soit le fournisseur
Le TURPE est un tarif d’acheminement. Vous y êtes assujetti dès lors que vous consommez de l’électricité et que votre site est relié au réseau de distribution ou de transport. Pour comprendre comment il est structuré et calculé (part fixe/part variable, comptage, injection), référez-vous à : Comment est calculé le TURPE ?
Qui paie le TURPE ?
Sont concernés par le TURPE :
Les entreprises, quelle que soit leur taille
- Artisans, TPE, PME en basse tension (< 36 kVA)
- Entreprises industrielles ou commerciales en HTA ou HTB
- Groupements d’établissements, copropriétés tertiaires ou industriels
Les collectivités et établissements publics
- Mairies, écoles, hôpitaux, équipements sportifs, EHPAD, etc.
- Souvent multisites, avec des profils de consommation très variés. L’optimisation passe par le dimensionnement des puissances et, parfois, par un périmètre de facturation commun (PFC).
Les producteurs d’électricité
- Installations photovoltaïques, méthaniseurs, petites centrales hydroélectriques…
- Ils paient une composante d’injection (CI) spécifique, liée à l’usage du réseau pour injecter leur production.
Les gestionnaires de bornes IRVE (infrastructure de recharge)
Que ce soit dans des parkings publics, privés ou partagés, les exploitants sont également concernés par le TURPE sur leur point de livraison. Le profil horaire (heures de charge) influence le poids relatif de la part variable.
Des modalités différentes selon le niveau de raccordement
L’application du TURPE varie fortement selon le niveau de tension et la puissance appelée :
| Profil raccordé | Niveau de tension | Exemples | Modalité de TURPE |
| TPE, commerces | BT < 36 kVA | Boulangerie, salon de coiffure, TPE | Grille simplifiée, part fixe dominante |
| PME, collectivités | BT ≥ 36 kVA ou HTA | École, hôtel, mairie, PME industrielle | Grille détaillée, part variable importante |
| Grands industriels | HTB (via RTE) | Data centers, usines, plateformes logistiques | TURPE transport, fortement modulé |
Les entreprises très consommatrices sont raccordées directement au réseau de transport (RTE) et paient le TURPE HTB, plus complexe et plus modulable, tandis que la majorité des entreprises paient le TURPE distribution (HTA ou BT) via Enedis ou une ELD. Pour repérer précisément où apparaît le TURPE sur vos documents, consultez : Vos factures d’énergie .
Cas particuliers : autoconsommation, effacement, multisites
Même les sites qui produisent une partie de leur électricité restent en partie redevables du TURPE. Les cas fréquents sont les suivants :
- Autoconsommation partielle : le TURPE s’applique sur la part d’électricité soutirée au réseau.
- Sites effacés ou flexibles : bénéficient parfois de réductions temporaires de TURPE, sous conditions strictes.
- Réinjection de surplus : application potentielle d’une composante d’injection (CI).
- Multisites : mutualiser des sites (PFC) peut lisser les appels de puissance et optimiser des composantes.
Pourquoi les entreprises doivent intégrer le TURPE dans leur stratégie
Le TURPE n’est pas négociable, mais il est prévisible, structurant et modulable indirectement. Une entreprise a donc tout intérêt à :
- Anticiper ses hausses
- Adapter sa puissance souscrite ou ses usages horaires
- Rationaliser ses points de livraison (ex. : regrouper plusieurs sites)
- Agir sur les horaires (déplacer des usages vers des plages moins coûteuses)
Une bonne compréhension des modalités d’application permet de sécuriser les charges et de mieux piloter la performance énergétique.
Exemples rapides (ordre de grandeur)
- Commerce de proximité (BT < 36 kVA, 18 kVA / 30 MWh/an) : le TURPE peut approcher ~30 % de la facture HT, avec poids fort de la part fixe.
- PME tertiaire (BT ≥ 36 kVA, 72 kVA / 250 MWh/an) : le profil horaire et les pointes conditionnent la part variable.
- Site industriel (HTA, 240 kVA / 1 GWh/an) : la saisonnalité et l’appel de puissance expliquent des écarts majeurs entre sites comparables.
Le TURPE ne concerne pas tout le monde de la même manière
Du commerce de proximité à l’industriel lourd, en passant par les collectivités, chaque consommateur ou producteur d’électricité est concerné par le TURPE. C’est une ligne à ne pas négliger dans vos contrats, vos budgets, vos audits et vos projets de transition.
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Qui est concerné par le TURPE ?
Oui. Le TURPE est indépendant du fournisseur ; il est collecté sur votre facture puis reversé aux gestionnaires de réseau.
Non. En revanche, son impact peut être réduit en dimensionnant la puissance et en optimisant les horaires.
Le TURPE rémunère l’acheminement (réseaux). L’accise est une taxe (€/MWh consommé).
Oui, sur l’énergie soutirée au réseau. En cas de réinjection, la CI peut s’appliquer.
- TURPE : tarif d’acheminement (réseaux RTE/Enedis/ELD).
- BT / HTA / HTB : niveaux de tension de raccordement.
- PDL : Point de Livraison.
- CI : composante d’injection (producteurs/réinjection).
- PFC : périmètre de facturation commun (mutualisation multi-sites).