Le marché du gaz
Pendant plus d’un demi-siècle, le marché du gaz français a vécu sous un régime sans partage. GDF tenait tous les leviers : production, transport, distribution. Une organisation verticale, simple à comprendre, mais figée. Puis l’Europe a ouvert la voie à la concurrence. Depuis, le paysage énergétique n’a plus rien de monolithique. Aujourd’hui, producteurs, fournisseurs et gestionnaires de réseaux avancent chacun sur leur terrain. Leur objectif ? Garantir un approvisionnement fiable tout en préparant la transition vers des énergies plus propres.
Pour la fourniture d’électricité comme pour le gaz, il y a un avant et un après l’ouverture des marchés de l’énergie à la concurrence. C’est l’Union européenne qui a déclenché ce basculement, en contraignant l’État français à mettre fin au monopole de GDF. Cette dérégulation du marché du gaz s’est déroulée de façon progressive, mais elle a profondément changé l’économie et la gestion des contrats d’énergie.
La fin du monopole : un basculement historique
Avant les années 2000, tout passait par le Tarif Réglementé de Vente (TRV). Un seul prix, calculé sur la base du marché, appliqué à tous. Trois catégories de clients, pas une de plus : particuliers et petites entreprises, sites moyens, grands industriels.
La libéralisation a d’abord concerné les gros consommateurs en 2000. Quatre ans plus tard, tous les professionnels pouvaient comparer les offres. La loi Énergie-Climat a ensuite tourné la page : les TRV ont disparu fin 2020 pour les entreprises, puis en juin 2023 pour les copropriétés et les particuliers. Résultat : chacun peut aujourd’hui choisir. Changer de fournisseur, renégocier ses conditions, adapter la durée de ses contrats.
C’est là qu’intervient Alliance des Énergies, qui accompagne entreprises et copropriétés dans la lecture, la négociation et la gestion de leurs contrats d’énergie.
Un marché structuré, mais plus ouvert
À l’époque du monopole, GDF, devenu ensuite GDF SUEZ puis renommé ENGIE en 2015, contrôlait tout le cycle du gaz. Ce modèle intégré a vécu. Le marché du gaz s’appuie désormais sur des acteurs spécialisés : producteurs, fournisseurs, gestionnaires de réseau. Chacun son rôle, chacun ses contraintes.
Les producteurs : dépendance à l’importation
La France n’extrait presque plus de gaz depuis la fermeture du site de Lacq en 2013. Résultat : une dépendance quasi totale aux importations. La Norvège, les États-Unis, les Pays-Bas, l’Algérie ou encore la Russie figurent parmi les principaux partenaires.
Gaz de ville ou gaz naturel ?
Autrefois, on parlait de gaz de ville. Ce combustible, fabriqué à partir de charbon, a disparu dans les années 1960. Trop polluant, trop dangereux. Il a été remplacé par le gaz naturel, composé de méthane. Le terme, lui, est resté — par habitude.
Une filière plus diversifiée
Plusieurs types de gaz circulent aujourd’hui sur le marché :
- GNL (Gaz Naturel Liquéfié) : refroidi à –160 °C pour le transport maritime. Depuis la guerre en Ukraine, il a pris une place stratégique dans l’approvisionnement européen. Il représente désormais plus de la moitié des échanges de gaz naturel dans le monde.
- GPL (Gaz de Pétrole Liquéfié) : mélange de propane et de butane, encore très utilisé dans l’industrie et le chauffage hors réseau.
- Biogaz et biométhane : produits à partir de déchets organiques, ils illustrent la montée des énergies renouvelables. Depuis une dizaine d’année, le biogaz traité peut s’injecter dans le réseau de gaz naturel sous forme de biométhane. En 2024, la production de ce « gaz vert » atteignait 11,6 TWh — environ 2 % de la consommation française.
- Gaz de schiste : ressource non conventionnelle, techniquement exploitable mais controversée pour ses impacts environnementaux.
Les fournisseurs : la concurrence s’installe
Les fournisseurs achètent le gaz aux producteurs pour le revendre aux clients. L’acteur historique ENGIE n’est plus seul. SEFE Energy, Enovos, Eni et d’autres fournisseurs alternatifs se partagent désormais le marché du gaz. Cette concurrence stimule l’innovation et permet de négocier des contrats plus adaptés, parfois plus transparents. Encore faut-il savoir comparer les offres.
Les gestionnaires de réseaux : colonne vertébrale du système
Acheminer le gaz jusqu’aux consommateurs repose sur une logistique considérable. Deux opérateurs dominent :
- Natran (ex-GRTgaz) : plus de 32 000 km de canalisations à haute pression ;
- GRDF : près de 200 000 km de réseau à moyenne et basse pression.
À leurs côtés, Teréga dans le Sud-Ouest et plusieurs entreprises locales de distribution (ELD) assurent la continuité du service.
Ces gestionnaires surveillent, entretiennent et sécurisent le réseau. Un maillon essentiel, souvent invisible.
La régulation du marché : rôle clé de la CRE
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) veille à la transparence et à l’équilibre du marché du gaz. Elle contrôle la concurrence, fixe les cadres tarifaires d’acheminement et encourage la transition énergétique. Son champ d’action dépasse la France : la CRE contribue à la construction d’un marché européen interconnecté, au bénéfice du consommateur final.
À retenir
L’ouverture du marché du gaz a transformé en profondeur le paysage énergétique français. Le monopole d’hier a cédé la place à un environnement plus concurrentiel, plus agile, mais aussi plus exigeant. Pour les entreprises, comprendre ces évolutions, c’est mieux gérer leurs coûts et sécuriser leur approvisionnement. C’est exactement la mission d’Alliance des Énergies : accompagner, comparer, anticiper.