Qu’est-ce que la GTC (Gestion technique centralisée) ?
Dans les bâtiments tertiaires, la Gestion technique centralisée (GTC) est une solution de supervision locale qui permet de centraliser la commande d’un ou plusieurs équipements techniques. Chauffage, ventilation, éclairage : la GTC offre un premier niveau d’automatisation pour améliorer la performance énergétique. Découvrez la définition d’une GTC, comment elle fonctionne, dans quels cas elle est utilisée, et pourquoi elle est souvent une première étape vers une GTB.
Définition de la gestion technique centralisée
La gestion technique centralisée (GTC) désigne un système de supervision locale d’un ou plusieurs équipements techniques dans un bâtiment. Elle permet de centraliser les commandes, de surveiller le bon fonctionnement des installations et d’automatiser certaines fonctions de régulation.
Contrairement à la GTB, qui supervise plusieurs systèmes en interconnexion, la GTC se concentre généralement sur un lot technique unique, comme le chauffage, la ventilation, l’éclairage ou les installations de sécurité.
Son objectif : améliorer la maîtrise technique du bâtiment tout en réduisant les consommations, sans pour autant viser une supervision globale.
Comment fonctionne une GTC ?
Une GTC fonctionne souvent en circuit fermé, avec des échanges limités à un périmètre fonctionnel restreint (par exemple, le système de chauffage seul). Elle est composée de plusieurs éléments :
- Capteurs pour collecter les données (température, consommation, pression, etc.),
- Actionneurs pour agir sur les équipements (ouvrir une vanne, modifier une consigne…),
- Automates programmables qui interprètent les informations et déclenchent des actions automatiques,
- Une interface de supervision accessible localement (tableau de bord, écran tactile, poste informatique).
- Interopérabilité et protocoles : selon les constructeurs, la GTC peut communiquer en Modbus, KNX, BACnet, ou via des API propriétaires. Plus l’architecture est ouverte, plus l’évolutivité vers une GTB et l’agrégation de données sont facilitées.
- Cybersécurité et réseau : même locale, une GTC doit respecter des règles de segmentation réseau, de gestion des accès et de journalisation des événements, surtout si un accès distant est envisagé.
Exemples d’applications concrètes
La GTC est très courante dans les bâtiments de taille moyenne ou pour des interventions ciblées. Exemples d’usage :
- Pilotage d’un réseau de radiateurs électriques avec régulation automatique selon les horaires d’occupation,
- Gestion d’un système d’éclairage de parking, avec extinction automatique en cas d’inoccupation,
- Contrôle de la ventilation double flux,
- Régulation de la production d’eau chaude sanitaire,
- Par secteur : retail (éclairage/CTA zones de vente), logistique (déstratification d’air, HVLS), santé (ECS, confort des chambres), enseignement (ventilation, consignes par salle).
Ces systèmes sont souvent déjà intégrés dans les équipements eux-mêmes (chaudières, armoires électriques, variateurs, etc.).
Avantages de la GTC
La gestion technique centralisée réduit les consommations énergétiques sur un usage donné, et rend le pilotage plus réactif et accessible pour les équipes de maintenance. Elle prévient aussi les pannes grâce à des alertes locales et optimise l’exploitation technique sans investissements lourds.
Elle constitue un levier de performance simple à déployer, notamment pour les bâtiments ne disposant pas encore de supervision centralisée. Parmi les KPI utiles, mentionnons : kWh/usage, kW appelés (pointes), taux d’occupation vs conso, alarmes critiques traitées, temps de retour à la consigne.
Voir notre article sur les avantages de la GTB et de la GTC
Limites de la GTC
Malgré ses atouts, la GTC présente plusieurs limites :
- Elle ne permet pas de croiser les données entre lots techniques (ex. chauffage + éclairage),
- Elle est souvent non interopérable avec d’autres systèmes,
- Elle n’offre pas de vision globale des consommations énergétiques du bâtiment,
- Elle est insuffisante pour répondre aux obligations réglementaires comme le décret BACS ou le décret tertiaire.
C’est pourquoi elle est souvent considérée comme une étape transitoire, ou comme un module composant une GTB plus complète.
Quelle place dans un projet de performance énergétique ?
Dans un projet de modernisation énergétique, la GTC peut constituer :
- un premier niveau de régulation, à budget maîtrisé,
- une base technique sur laquelle greffer une GTB plus complète,
- une solution d’appoint pour les bâtiments à usage simple.
Toutefois, dès lors qu’un bâtiment comporte plusieurs systèmes techniques (CVC + éclairage, par exemple), ou qu’il est soumis à une obligation de suivi (OPERAT), la mise en place d’une GTB devient indispensable. Pour financer une GTB de classe A ou B et accélérer le ROI, appuyez-vous sur le dispositif CEE – fiche BAT-TH-116
Quelles différences avec la GTB ?
| Critère | GTC | GTB |
| Périmètre | Un seul usage (ex. chauffage) | Multi-usages (CVC, éclairage, ECS, etc.) |
| Supervision | Locale | Centralisée (bâtiment ou multisite) |
| Communication | Basique ou propriétaire | Standardisée (KNX, BACnet, Modbus, API…) |
| Analyse énergétique | Limitée | Complète (rapports, KPI, rapports d’alarme) |
| Évolutivité | Faible à moyenne | Forte (extensions, IoT, data) |
| Décret BACS | Non conforme seule | Conforme (selon classe et périmètre) |
| CEE (BAT-TH-116) | Non éligible | Éligible (classe A/B, >2 usages) |
Voir notre article : Quelle est la différence entre GTB et GTC ?
Et le financement ?
À la différence de la GTB, la GTC n’est pas éligible aux Certificats d’Économies d’Énergie en tant que telle.
Les fiches CEE, comme BAT-TH-116, exigent un pilotage global d’au moins deux usages techniques et une architecture communicante de classe A ou B, ce que la GTC ne garantit pas. Pour bâtir un plan de financement, combinez les CEE, les aides de l’ADEME et de Bpifrance .
Bonnes pratiques de déploiement d’une GTC
Pour réussir le déploiement d’une gestion technique centralisée (GTC), il est essentiel de commencer par un audit des usages du bâtiment (chauffage, ventilation, éclairage, eau chaude, sécurité). Cette étape permet de définir les besoins réels et les consignes de pilotage.
Un cahier des charges détaillé doit ensuite préciser les scénarios de régulation, les plages horaires d’occupation et les protocoles de communication. Le choix de solutions interopérables et évolutives facilite le passage ultérieur vers une GTB complète et limite les risques de dépendance à un fournisseur.
La mise en place d’une stratégie de mesure et vérification est une autre bonne pratique. En définissant des indicateurs de performance énergétique (KPI) et une situation de référence, il devient possible de mesurer concrètement les économies générées.
Il est aussi crucial d’intégrer des mesures de cybersécurité dès la conception : segmentation réseau, contrôle strict des accès, mises à jour logicielles régulières. Cela garantit la fiabilité et la sécurité des installations techniques.
Enfin, le projet doit inclure une formation des équipes de maintenance et d’exploitation. Une bonne appropriation de l’outil permet d’optimiser le pilotage, de réagir rapidement aux alertes et d’assurer la pérennité des gains énergétiques.
Comment ADE vous accompagne
Alliance des Énergies vous aide à :
- évaluer le potentiel de pilotage technique dans vos bâtiments,
- définir la solution la plus adaptée (GTC seule ou GTB complète),
- intégrer progressivement vos installations techniques dans un projet global,
- préparer le passage vers une GTB éligible aux CEE.
Qu’est-ce que la GTC ?
Non. La conformité BACS nécessite une GTB répondant à des critères de classe et de périmètre (multi-usages, fonctions avancées).
Oui, si l’architecture et les protocoles sont ouverts. Il est recommandé d’anticiper cette évolutivité dès le cahier des charges.
Variable selon l’usage : typiquement 5–15 % sur le lot piloté ; la GTB permet d’aller plus loin via l’optimisation globale et l’analytics.