Fin de l’ARENH : quel impact pour les entreprises ?
La fin de l’ARENH, qui concernait plus de 250 000 sites professionnels via leurs fournisseurs, modifie en profondeur les conditions d’achat d’électricité des entreprises. Comprendre ces impacts est essentiel pour anticiper les hausses de prix et sécuriser ses budgets.
Le mécanisme de l’ARENH prendra fin le 31 décembre 2025. Pour les entreprises, cette évolution réglementaire ne sera pas sans conséquences. Le dispositif ARENH, qui permettait d’accéder indirectement à une électricité nucléaire à prix régulé, va être remplacé par une nouvelle architecture du marché. La transition vers le post-ARENH, encadrée par les mécanismes VNU et CAPN, va profondément remodeler la manière dont les entreprises achètent leur électricité.
Retrouvez les bases du dispositif dans notre rubrique Comprendre et choisir.
Alors, concrètement, quels sont les effets attendus de la fin de l’ARENH pour les consommateurs professionnels ? Comment adapter sa stratégie d’achat dans ce contexte post-ARENH ?
Moins de lisibilité, plus d’exposition aux prix de marché
Jusqu’à présent, les entreprises bénéficiaient indirectement des prix ARENH via leurs fournisseurs. L’ARENH permettait aux fournisseurs alternatifs d’acheter de l’électricité nucléaire à 42 €/MWh (dans la limite de 100 TWh/an), un tarif souvent bien inférieur aux prix de marché.
Avec la disparition de ce dispositif, les entreprises seront davantage exposées à la volatilité des marchés de gros. Depuis fin septembre 2025, le nouveau cadre est désormais stabilisé : l’ensemble de la production nucléaire historique sera vendue au prix du marché, et le Versement Nucléaire Universel (VNU) n’interviendra qu’en cas de prix durablement supérieurs au “coût complet” (60,3 €/MWh fixé par la CRE pour 2026-2028).
Des offres commerciales appelées à changer
Dès cette année, la structure des contrats d’électricité est appelée à évoluer :
- Les contrats indexés ARENH disparaîtront
- Les fournisseurs devront composer avec des mécanismes de redistribution plus complexes, comme le VNU ou d’éventuels plafonds de revenus
- Les clauses contractuelles intégreront de nouveaux paramètres, souvent plus techniques et moins lisibles.
Dès 2026, les seuils du VNU — environ 70 €/MWh puis 100-110 €/MWh — s’ajouteront aux paramètres contractuels, avec des effets différents selon le profil de consommation et le fournisseur.
En clair, les entreprises devront être encore plus vigilantes dans l’analyse des offres et des prix.
Pour comprendre ces changements à venir, consultez notre article : Fin de l’ARENH 2025 : quelles alternatives ?
Une pression renforcée sur les budgets énergie
Avec une exposition accrue au marché, les entreprises seront confrontées à :
- Une instabilité tarifaire plus marqué
- Une perte de visibilité budgétaire
- Des risques de hausses en période de tension sur le marché spot
Cela concerne tout particulièrement :
- Les structures en contrat à prix indexé
- Les entreprises multisites avec des volumes importants
- Les organisations publiques ou privées contraintes par des appels d’offres
En période d’écrêtement, ces effets sont déjà visibles.
Retrouvez nos explications dans l’article Écrêtement ARENH : comment ça fonctionne ?
Quels secteurs sont les plus exposés à la fin de l’ARENH ?
Toutes les entreprises consommatrices d’électricité sont concernées, mais l’impact est particulièrement fort pour :
- Les industries électro-intensives (métallurgie, chimie, plasturgie)
- Les entrepôts logistiques et data centers, très exposés à la volatilité des prix spot
- Les hôpitaux, établissements scolaires et collectivités, qui doivent suivre des procédures d’appel d’offres
- Les entreprises multisites avec des volumes dispersés mais importants.
Identifier votre niveau d’exposition est la première étape pour construire une stratégie post-ARENH adaptée.
Une stratégie d’achat à repenser
La fin de l’ARENH appelle à une remise à plat de la stratégie d’achat énergétique :
- Comparer les fournisseurs sur la base de nouveaux indicateurs de compétitivité
- Intégrer le risque prix dans la négociation contractuelle
- Étudier l’intérêt de nouveaux modèles comme les PPAs, l’autoconsommation ou le mix contrat fixe/spot
Pour vous aider à anticiper ces évolutions, consultez notre page Négociez votre contrat dédiée aux stratégies d’approvisionnement.
Quel impact sur le prix de l’électricité après 2025 ?
Jusqu’ici, l’ARENH permettait de stabiliser une partie de la facture grâce à l’accès régulé à 42 €/MWh. Après 2025 :
- La part d’électricité achetée au prix régulé disparaît
- Les prix dépendront davantage des marchés spot et à terme (EPEX SPOT, futures)
- Le VNU redistribuera une partie des revenus d’EDF uniquement si les prix dépassent certains seuils : environ 70 €/MWh (redistribution 50 %) puis 100-110 €/MWh (redistribution 90 %). Cependant, selon les estimations publiées par la CRE, les revenus prévisionnels du nucléaire pour 2026 (≈ 66 €/MWh) sont trop proches du coût complet pour déclencher une redistribution. Aucune compensation VNU n’est donc attendue en 2026.
Pour les entreprises, cela se traduit par plus de volatilité, moins de visibilité et un besoin renforcé de pilotage budgétaire.
Comment anticiper concrètement la fin de l’ARENH ?
Pour sécuriser votre budget énergie, trois actions clés sont à envisager :
- Auditer vos contrats actuels : identifier les clauses liées à l’ARENH et mesurer votre exposition aux prix de marché.
- Comparer plusieurs scénarios d’approvisionnement : offres à prix fixe, mix indexé/fixe, PPA ou autoconsommation photovoltaïque.
- Mettre en place un suivi régulier des marchés : pour saisir les opportunités de signature de contrats compétitifs.
L’accompagnement d’un expert vous permet de gagner en lisibilité et d’éviter les surcoûts liés à la volatilité du marché.
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