Comment négocier le contrat d’énergie de sa copropriété ?
Pour une copropriété, le choix d’un contrat d’électricité ou de gaz ne doit rien au hasard. Il s’agit de couvrir les besoins des parties communes, mais aussi parfois du chauffage collectif ou de l’eau chaude. Conditions tarifaires, options, clauses à surveiller : la négociation est essentielle. Voici les points clés pour faire le bon choix, sécuriser un contrat d’énergie collectif en copropriété, tout en maîtrisant les charges.
Pourquoi la négociation du contrat d’énergie est un enjeu majeur pour les copropriétés ?
Dans une copropriété, les contrats d’énergie servent à alimenter :
- les parties communes (éclairage, ventilation, ascenseurs, portails…),
- les systèmes collectifs (chauffage, eau chaude sanitaire, VMC…),
- parfois aussi des services mutualisés (parking, conciergerie, IRVE, etc.).
Or, ces postes représentent une part significative des charges de copropriété, particulièrement en période de prix volatils. Mener une négociation adaptée permet donc de réduire les charges collectives, éviter les mauvaises surprises contractuelles et protéger la copropriété face aux évolutions de marché.
Consultez aussi notre page : Gérer ses contrats
Qui décide dans une copropriété ?
Le syndic est le signataire du contrat, mais il agit pour le compte du syndicat des copropriétaires. Toute décision de souscription ou de renouvellement doit donc être :
- soumise au vote en assemblée générale (AG),
- accompagnée d’une information transparente sur les offres comparées, les coûts prévisionnels, les risques associés.
Un courtier en énergie peut être mandaté pour réaliser cette mise en concurrence, à condition que l’AG valide le principe et le budget.
Bien définir les besoins énergétiques
Avant toute négociation, il est essentiel d’analyser la consommation réelle de la copropriété. Cela suppose :
- d’inventorier les compteurs (PDL/PRM en électricité, PCE en gaz) et les usages associés,
- de récupérer les historiques : volumes, puissances appelées, heures pleines/creuses, saisonnalité, pointes (via fournisseur/GRD),
- de définir une consommation de référence (année normalisée), tenir compte des projets (IRVE, rénovation, nouveaux services),
- d’identifier les contraintes : horaires d’occupation, sécurité, confort, règles du règlement de copropriété.
Cette étape permet de dimensionner correctement le contrat et d’éviter les surcoûts liés à un mauvais profil de consommation.
Les éléments à comparer dans une offre
Une bonne négociation repose sur l’analyse approfondie de plusieurs critères, au-delà du simple prix au kWh :
| Élément | Points de vigilance |
| Type de prix | Fixe, indexé, avec plafond ou tunnel |
| Durée du contrat | Court (1 an) ou long (2-4 ans) |
| Indexations | Indices de marché, pass-through (TURPE/ATRD/ATRT, taxes) |
| Tolérances de volume | Bandes de consommation, pénalités en cas d’écart |
| Clauses de révision | Possibilité de renégociation, pénalités |
| Modalités de facturation | Mensuelle, lissée, à l’échéance, acompte/régularisation, garanties |
| Services inclus | Portail conso, alertes de dérive, reporting, compteurs communicants |
| Options complémentaires | Électricité verte (GO), compensation carbone , agrégation flexibilité |
Une copropriété a tout intérêt à opter pour un contrat transparent, souple, et adapté à son niveau de maturité énergétique.
Prix fixe, indexé… ou hybride ?
- Le prix fixe apporte une stabilité budgétaire sur la durée du contrat : idéal pour une copropriété souhaitant sécuriser ses charges.
- Le prix indexé suit les évolutions du marché, avec un potentiel d’économies mais aussi une exposition plus forte aux hausses.
- Le prix Hybride sécurise une base fixe et laisse une tranche indexée pour bénéficier d’opportunités de marché. Seul un contrat négocié permet de mettre en place ce type de formule.
Anticiper le bon moment pour négocier
Les marchés de l’énergie sont très volatils. Il est donc recommandé de négocier le contrat plusieurs mois avant son échéance, afin de :
- bénéficier d’un meilleur positionnement tarifaire,
- éviter les reconductions automatiques défavorables,
- disposer du temps nécessaire pour organiser l’AG.
Voir notre article : Quand négocier son contrat d’énergie ?
Et les contrats d’énergie pour l’individuel ?
Attention : le contrat collectif ne couvre que les consommations communes. Les copropriétaires restent libres de choisir leur fournisseur individuel pour leurs logements privatifs.
Cependant, certaines copropriétés optent pour un achat groupé ou une offre conjointe, afin de négocier de meilleures conditions à titre individuel. Cette approche reste facultative, mais peut être soutenue par le syndic ou le conseil syndical.
ADE vous accompagne dans la négociation de vos contrats collectifs
Alliance des Énergies accompagne les syndics et copropriétés dans toutes les étapes de la négociation d’un contrat collectif :
- Analyse de la consommation historique,
- Mise en concurrence des fournisseurs,
- Choix de la stratégie d’achat (prix fixe, indexé, mixte),
- Accompagnement en AG pour présentation et vote,
- Suivi du contrat et des échéances à venir.
Voir notre service : Négociez votre contrat avec Alliance des Énergies
FAQ copropriétés
Oui, selon les cas (contrats cadres, périmètre de facturation commun). Objectif : lisser les appels de puissance et simplifier la gestion.
Non. Les composantes réglementaires (TURPE, accise, etc.) restent repercutées directement ou via pass-through.
Elle peut intégrer le coût des GO. Vérifiez la qualité des garanties (pays, technologie, millésime) et l’impact budgétaire réel.
Ciblez 3 à 6 mois avant l’échéance contractuelle pour disposer des délais d’AG et capter des marchés plus favorables.
- PDL/PRM : identifiant de point de livraison (électricité).
- PCE : identifiant point de comptage (gaz).
- TURPE : tarif d’acheminement électricité
- Accise : taxe en €/MWh
- IRVE : infrastructure de recharge pour véhicules électriques.
- GO : garanties d’origine (électricité verte).
- Pass-through : terme utilisé dans les contrats d’énergie pour désigner la répercussion au réel de certains coûts réglementés (TURPE, accises, CTA, garanties d’origine, stockage gaz…). Contrairement à un prix “tout inclus”, le pass-through fait varier la facture selon l’évolution de ces postes. Cela permet plus de transparence, mais expose à une volatilité budgétaire.