La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a publié, le 1ᵉʳ octobre 2025, la liste des zones concernées par la future composante “injection soutirage” du TURPE 7. Ce nouveau mécanisme tarifaire entrera en vigueur le 1ᵉʳ août 2026. Il vise à encourager les installations de stockage d’énergie – batteries et autres dispositifs de flexibilité – à contribuer à l’équilibre local du réseau électrique.
Une nouvelle composante pour accompagner la flexibilité du réseau
Le TURPE 7, ou Tarif d'utilisation des réseaux publics d'électricité, fixe les redevances versées par chaque utilisateur pour l'acheminement de l'électricité sur les réseaux gérés par RTE (transport) et Enedis (distribution). Dans sa septième version, la CRE introduit une composante spécifique “injection soutirage” à destination des installations de stockage d'énergie raccordées en HTA ou HTB. L'objectif : inciter ces stockages à adopter un comportement favorable au réseau.
Concrètement, un bonus ou malus tarifaire s'appliquera selon le moment et le sens des flux :
- Bonus (réduction de coût) lorsque le stockage aide à soulager le réseau,
- Malus (surcoût) lorsqu'il accentue une contrainte locale.
Par cette approche la CRE entend récompenser la flexibilité et préparer les réseaux à la proportion grandissante d'énergies renouvelables intermittentes pour les alimenter.
Des zones d'injection et de soutirage désormais identifiées
Pour appliquer ce signal localement, la CRE s'appuie sur une cartographie élaborée par RTE et Enedis. Chaque “poche” du réseau est classée en :
- zone de soutirage, là où la demande est prédominante,
- zone d'injection, là où la production excède régulièrement la consommation (notamment les zones photovoltaïques).
La CRE a retenu :
Les listes détaillées sont publiées sur les sites de la CRE, de RTE et d'Enedis, et la délibération n° 2025-227 de la CRE peut être consultée dans son intégralité sur le site officiel du régulateur. Elles seront complétées, à la suite d'une consultation publique, par une méthode de mise à jour commune entre les gestionnaires de réseau.

L'entrée en vigueur est prévue au 1ᵉʳ août 2026, pour permettre aux acteurs de se préparer et d'ajuster leurs stratégies de stockage.
Quelles technologies de stockage sont concernées ?
La composante “injection-soutirage” s'applique aux capacités de stockage physiques raccordées :
- Batteries électrochimiques (Li-ion ou autres)
- Systèmes hybrides production + stockage
- Installations hydrogène (électrolyse + pile à combustible ou turbine)
- STEP (stations de transfert d'énergie par pompage)
Ces équipements peuvent soutirer de l'électricité quand la production locale est excédentaire (pointe d'injection) et injecter lorsqu'elle est rare (pointe de soutirage). Ils participent ainsi à l'équilibre physique du réseau local et à la réduction des congestions.
En revanche, le “stockage virtuel” – qui repose sur des mécanismes comptables ou contractuels (agrégation, compensation, effacement) – n'est pas concerné. Cette composante vise exclusivement les flux physiques et mesurables au point de raccordement. La CRE pourrait toutefois préciser ce point lors de la consultation publique annoncée pour 2026.
Quels impacts pour les entreprises ?
Cette réforme ouvre de nouveaux leviers économiques pour les sites capables d'adapter leurs consommations ou leurs injections au besoin du réseau :
- Sites industriels dotés de stockage : possibilité de réduire les coûts d'acheminement (TURPE) en pilotant intelligemment leurs flux.
- Producteurs photovoltaïques : intérêt des solutions hybrides PV + batteries permettant de lisser la production et d'éviter les pénalités liées aux pointes d'injection.
- Entreprises tertiaires ou multi-sites : ces signaux tarifaires encouragent à investir dans le pilotage énergétique et la flexibilité, en particulier dans les zones identifiées par la CRE.
À l'échelle nationale, ce dispositif contribuera à une meilleure stabilité des réseaux et à une intégration accrue des énergies renouvelables.
Les entreprises multi-sites ou fortement consommatrices d'énergie peuvent par ailleurs solliciter un accompagnement spécifique pour analyser les opportunités qu'apportent ces nouvelles composantes tarifaires. Alliance des Énergies propose à cet effet son service d'optimisation des taxes et compteurs.
Un signal économique au service de la transition énergétique
La mise en place de cette composante marque une évolution importante : le tarif d'utilisation des réseaux devient plus localisé et comportemental. Chaque acteur pourra être incité financièrement à soutenir le bon fonctionnement du système électrique, au-delà de ses propres intérêts de production ou de consommation. Ce signal économique s'inscrit dans une trajectoire plus large :
- valoriser les comportements de sobriété et de flexibilité,
- encourager les technologies de stockage décarbonées,
- préparer les réseaux électriques locaux à l'essor massif du solaire et de l'éolien.
Anticiper
En fixant la liste des zones éligibles à la composante “injection-soutirage”, la CRE donne le coup d'envoi d'une nouvelle tarification dynamique du réseau. Les entreprises équipées de moyens de stockage auront tout intérêt à anticiper cette évolution pour optimiser leur stratégie énergétique.
Alliance des Énergies vous accompagne
Les experts d'Alliance des Énergies vous aident à comprendre et à anticiper les impacts tarifaires du TURPE 7 sur vos contrats d'électricité. Optimisez vos coûts d'acheminement et valorisez votre flexibilité énergétique dès aujourd'hui.