Le 27 juillet 2025, un accord commercial majeur a été annoncé entre l’Union européenne et les États-Unis. Il prévoit l’achat annuel par l’UE de 250 milliards de dollars de produits énergétiques américains sur trois ans. Un chiffre considérable qui interroge sur sa faisabilité. Retour sur les données clés du commerce énergétique transatlantique et sur ce que représente concrètement cet engagement.
Le volet énergétique de l'accord UE - États-Unis intervenu le 27 juillet 2025 a retenu l'attention : Bruxelles s'engage à importer pour 250 milliards de dollars par an de produits énergétiques américains pendant trois ans, soit un total de 750 milliards de dollars d'ici 2028.
Un bond historique
En 2024, l'UE avait importé pour environ 75 à 78 milliards de dollars de produits énergétiques des États-Unis, selon les données de la Commission européenne. Cela représentait :
- 42 Md€ de pétrole brut,
- 15 Md€ de gaz naturel liquéfié (GNL),
- environ 10 Md€ de produits pétroliers raffinés,
- près de 3 Md€ de charbon,
- et quelques centaines de millions d'euros d'uranium.
Le niveau visé dans l'accord impliquerait plus que tripler les flux actuels, pour atteindre à lui seul deux tiers de la valeur totale des importations énergétiques européennes.
Focus GNL : des volumes colossaux
En 2024, les États-Unis ont exporté environ 90 millions de tonnes de GNL, dont près de 45 % ont été livrés à l'Union européenne. Cela représente plus de 40 milliards de m³ de gaz naturel injectés dans le réseau européen.
Atteindre les 250 milliards de dollars annuels supposerait, selon les analystes, que l'Europe absorbe l'essentiel, voire la totalité du GNL américain exporté, en plus d'un volume massif de pétrole brut, de diesel, d'essence ou encore de charbon.
Des contrats commerciaux… mais pas nécessairement européens
Il est à noter que les achats d'énergie ne sont pas réalisés directement par l'Union européenne mais via des contrats entre entreprises privées : énergéticiens, traders, distributeurs. Rien ne garantit que les volumes contractualisés aboutiront effectivement sur le sol européen, d'autant que les produits américains sont souvent livrés au plus offrant, qu'il soit en Asie, en Amérique latine ou ailleurs.
Un tel accord, s'il se concrétise, pourrait par ailleurs influencer les dynamiques de marché et contribuer à faire évoluer les prix de l'énergie, en particulier pour le GNL et les produits raffinés.
Un accord ambitieux, à surveiller
L'objectif de 250 milliards de dollars par an reste, à ce jour, ambitieux au regard des capacités d'offre américaines et de la demande européenne, et nécessiterait une réorganisation majeure des flux énergétiques mondiaux. Il illustre toutefois la volonté politique de renforcer la coopération transatlantique sur la sécurité d'approvisionnement énergétique.
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